Monsieur le Maire,
Ce vœu a pour seul objet de couvrir votre coup de force consistant à priver 9 communes d’une double représentation. Ce vœu vient expliquer que la représentation n’est pas assez démocratique, ne respecte pas assez la parité et une délibération suivante va aggraver le déni démocratique et aggraver le manque de parité. Vous êtes vraiment de drôles de loustics.
En supprimant un représentant sur deux aux communes de Vif, Varces, Claix, Vizille Seyssins, Domène, la Tronche, Gières et Saint-Martin le Vinoux, vous aboutissez par exemple au fait que le représentant de Claix pèsera 8000 habitants alors qu’un élu de Grenoble ne représentera que 4300 habitants. Bravo la justice des élus Verts et LFI.
Vous aggravez vous-même un système que vous dites ne pas trouver satisfaisant.
Quant à vos larmes sur la parité non respectée, elle s’aggravera puisqu’avec deux représentants ces 9 communes pouvaient avoir une représentation strictement paritaire. Il y a de très grands risques que cette parité soit très amoindrie du fait qu’il n’y a qu’un maire femme dans ces 9 communes.
Vous pleurez aussi sur la non parité de l’exécutif métropolitain, mais c’est parce que vous l’avez bien voulue, vous l’avez bien acceptée. Pas besoin de la loi pour refuser de participer à un exécutif non paritaire, pas besoin de la loi pour exiger dans le contrat de majorité que l’exécutif soit paritaire.
Votre vœu est donc d’une hypocrisie totale.
D’autant que vous et votre parti, qui plaidez partout la proportionnelle intégrale à laquelle je suis personnellement opposé, voilà que vous voudriez empêcher des élus qui siègent dans une minorité municipale de figurer dans l’exécutif de l’intercommunalité. Mais vous oubliez qu’ils ont également une légitimité, qu’ils ont été élus sur un programme, et si celui-ci est partagé par l’exécutif, ils disposent de toute l’autorité pour le mettre en œuvre.
Si les élus qui représentent les 47 % de Grenoblois qui n’ont pas voté pour vous s’alliaient dans la Métropole avec des élus d’autres communes pour former un exécutif, il pourrait être majoritaire en voix et rendre minoritaire la majorité Grenobloise. Il n’y aurait rien d’anti démocratique.
D’ailleurs vous expérimentez vous-même cette situation en gardant les postes de l’exécutif, mais en vous situant souvent dans l’opposition, en vous permettant vis-à-vis de Christophe Ferrari et de la majorité métropolitaine des positions et comportements dont vous ne tolérez pas l’once du début dans votre propre majorité comme on l’a vu avec la charrette des exclusions.
Mais votre texte n’a qu’un but en rappelant que le 3ème tour est à huis clos, que l’élection du président serait politicienne, pas légitime. Celui de ressasser votre échec de 2020.
Vous voulez nous faire croire que votre décision de choisir Christophe Ferrari en 2014 s’est évidemment effectuée en toute transparence, votre choix unilatéral d’un PS compatible à l’époque n’était pas du tout politicien, et d’ailleurs on se souvient tous du large débat qui a eu lieu dans la Métropole sur ce choix avant et après l’élection de Christophe Ferrari.
Ce vœu sent le ressentiment à plein nez que vous ruminez depuis l’échec de votre candidat. Il faut vous remettre des échecs, ça ne fait peut être que commencer pour vous. Croyez mon expérience des victoires et des échecs, seules les convictions comptent.
Quant à la montée en puissance de la métropole non accompagnée d’une dynamique démocratique, à qui la faute ?
Pourquoi depuis 10 ans n’avez-vous jamais soumis au débat et à la décision des métropolitains les grands enjeux d’urbanisme, de déplacements, la décision de construire un siège ou non, pas demandé un référendum sur la création de Neyrpic, non, vous vous êtes au contraire abrité derrière la bureaucratie et la distance métropolitaine pour imposer vos décisions aux Grenoblois.
Pour prendre un seul exemple, celui des autoroutes à vélos, je suis convaincu que si vous aviez organisé une vaste consultation citoyenne comme nous l’avons fait au moment du tramway vous l’auriez emporté.
Mais les questions des pistes bi-directionnelles ou non, de la traversée de l’hyper centre ou non comme Copenhague s’y est refusée, de la cohabitation des modes de déplacements auraient été posées et vous auriez à la fois évité les fautes, fait œuvre de pédagogie et donné une visibilité à la métropole. Je parle de la période où Yann Mongaburu était vice-président, où vous viviez une idylle politique avec Christophe Ferrari.
Mais vous avez peur de la véritable consultation. Vous ne faites pas confiance aux citoyens puisque vous savez, vous, quel est leur bonheur futur. De ce fait la Métropole a été invisible, personne ne peut la lire d’autant que la confusion des responsabilités avec la ville est à son comble.
Voilà votre responsabilité dans cette crise démocratique métropolitaine et ce vœu ne peut en aucun cas parvenir à la voiler.