Monsieur le Maire,
Comme souvent ces délibérations cadres, d’axes politiques et stratégiques, d’intentions pour le futur sont à la fois un énorme remplissage répétitif, puisqu’on retrouve pour la maison de l’international et les axes politiques de l’action internationale des copier/coller de textes et en même temps un salmigondis de vos marottes, de votre idéologie le tout dans cette écriture inclusive qui donne le ton.
En réalité tout ça est infiniment lourd, besogneux, compliqué pour répéter à satiété la même chose, la transition, les transitions, les discriminations liées au genre, à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre, l’accueil des migrants.
Evidemment il n’y a rien de concret sur tous ces sujets sinon des débats, des échanges, des postures mais seulement, je cite, « dans la continuité de l’année-événement capitale verte Européenne tracer une perspective aussi lucide qu’ambitieuse à l’échéance de 2040 pour la co construction d’un futur collectif et désirable, socialement juste et environnementalement soutenable à l’échelle locale comme internationale ». Fermez le banc.
Combien de fois le Conseil Municipal à propos de tout et de rien aura adopté cette formulation ? Dans combien de chartes, de conventions, de délibérations cadre qui concernent le sport, la culture, l’aménagement, que sais-je ? Qui le sait ? Même pas vous.
Vous rappelez votre principe de l’inconditionnalité de l’accueil que vous savez ne pas pouvoir remplir puisque votre adjoint campe une fois par semaine place de verdun, vous évoquez les nouveaux espaces d’exercice de la citoyenneté et même le sommet mondial de la démocratie participative de Grenoble qui n’a échappé à personne, dans une ville où la participation citoyenne a été volontairement asphyxiée afin que jamais les grenoblois ne puissent contrecarrer une décision de la municipalité.
Sachant que sur tous ces sujets, le genre, l’orientation sexuelle, l’inconditionnalité de l’accueil et bien d’autres si vous les imposiez tous comme préalable à vos partenaires vous ne discuteriez pratiquement avec personne.
Comme dans tout ce que vous présentez de ce type, il y a beaucoup d’immodestie.
Car évoquer la géopolitique, des orientations de politique internationale , même s’il s’agit de coopérations décentralisées que vous situez dans le cadre des engagements internationaux de la France, quand on sait l’importance des rapports de force qui régissent les relations internationales, quand on mesure déjà l’affaiblissement de la France elle-même depuis qu’elle n’est plus indépendante financièrement, elle a plus de dettes à l’étranger que de créances, énergétiquement, vous savez pourquoi, et même pour se nourrir puisqu‘elle est devenue importateur net de produits agricoles en 2022, on se demande comment votre leçon au monde pourrait être seulement écoutée.
Au lieu du foisonnement des initiatives, des coopérations comme pour tout, vous voulez tout contrôler, encadrer, idéologiser. En réalité, la délibération-cadre a cet objet. Comme avec la culture il s’agit de pouvoir écarter tout ce qui ne vous ressemble pas, car les chantres de la diversité se limitent à eux-mêmes.
N’importe qui peut désormais être jugé comme n’étant pas assez inscrit dans la transition telle que vous la définissez vous-même, ne fera pas assez de place à la question des préjugés tels que vous les définissez vous-même ou ne défendra pas assez l’inconditionnalité de l’accueil qui sont les 3 orientations de votre politique internationale dans la délibération, n’a pas de place dans cette coopération.
Vous réduisez tout, voilà que Grenoble se limite au réseau des villes en transition qu’elle initie elle-même afin que l’entre soi ne soit pas perturbé.
Il est frappant que les 42 000 employés et les 7 des 10 entreprises les plus importantes qui sont étrangères font l’objet de deux lignes et demi dans toute cette logorrhée.
Ce qui assoit Grenoble à l’échelle mondiale c’est sa recherche, son industrie, son université, ce n’est pas le sommet mondial de la démocratie participative.
Nous nous opposons à ces carcans, à cette bureaucratie, nous pensons que les coopérations décentralisées doivent au contraire être les plus libres possible car il faut faire confiance en l’échange lui-même pour que la connaissance réciproque progresse, parce que vous n’avez pas le monopole du bien et d’autres à travers le monde peuvent vouloir l’atteindre par d’autres moyens que les vôtres.
Il y a quelque chose de paternaliste, un état d’esprit colonialiste à définir tout seul la société de 2040 et à la poser comme préalable à toute coopération.
Faites entrer de la tolérance dans vos pratiques, cessez d’interdire, d’exclure en fonction de vos préférences politiciennes. Je pense en particulier au jumelage avec Rehovot avec laquelle vous avez cessé toute relation institutionnelle. Vos jugements lapidaires pour écarter telle coopération et en accepter d’autres avec moins de vigilance n’ont pas de place à l’échelle des collectivités locales.
Je termine par un détail mais qui, après notre débat budgétaire et au milieu de toutes ces considérations sur l’humanité de votre politique, éclaire le réel auquel toutes vos politiques vous conduisent.
C’est, je cite le document sur la maison de l’international, “l’attention particulière apportée pour sécuriser le site contre les intrusions et les dégradations, pour renforcer la sécurité des agents et usagers”.
On se demande bien pourquoi ces sujets se posent avec de plus en plus d’acuité avec une municipalité qui prétend exporter son modèle.