Ce rendu acte est pour nous l’opportunité de protester contre l’organisation du conseil municipal de ce jour, ou plutôt sa désorganisation qui confirme qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion.
Vous aviez fait mettre une liste de délibérations qui concernaient des avenants pour meubler le bouclier social et climatique confirmant le vide absolu de cette com’ municipale. Devant les protestations émises en conférence des présidents, elles ont été reportées. Mais vous avez maintenu en début de conseil des délibérations fleuves d’intention alors qu’à l’évidence, la situation financière catastrophique de la ville qui détermine tout le reste devrait être prioritairement traitée.
Votre rendu-acte démontre que vous ne tirez aucune conséquence de l’explosion de la dette et de l’impôt qui asphyxient la ville et pressurent les Grenoblois. Vous continuez comme avant, procès avec votre ancien adjoint aux finances, comme vous êtes en procès avec votre ancien plus proche collaborateur, procès avec la métropole, le train-train habituel qui confirme votre incapacité à dialoguer dont le coût financier est supporté par les grenoblois.
Au passage, dans un conseil municipal qui va évoquer en permanence la justice, l’attention aux autres, le respect en particulier en direction des femmes, je relève que la seule action concrète que vous auriez pu faire est de sauver Madame Laurence Mésange, une femme seule qui a créé son emploi en créant un restaurant rue Diderot. Elle fait la cuisine et sert les repas, son affaire était équilibrée, et elle pouvait se verser un salaire modeste comme en témoigne sa comptabilité. Mais la ville et la Métropole réalisent 5 millions d’euros de travaux dans la rue que vous fermez deux ans, elle est donc assassinée et vous estez en justice pour lui refuser toute indemnisation. Je suis écoeuré par votre cynisme et votre totale absence d’humanisme, par le rouleau compresseur que vous faites passer sans état d’âme, sans considération pour les personnes.
C’est la même situation pour le marché de noël, où la volonté du Prince s’applique sans partage. Des commerçants ambulants présents depuis 25 ans, dont la vie professionnelle dépend de ce marché, sont brutalement évincés au profit d’autres dont la vie ne dépend pas du marché et qui pourraient être ajoutés grâce à une extension.
Avec d’autres groupes, nous vous demanderons une suspension de séance pour les entendre.
Pour le favoritisme de vos amis pour lequel vous avez été condamné vous avez la main large, mais pour la justice et la solidarité vous êtes un maire absent. Honte à la majorité municipale qui tolère d’écraser une femme seule en fermant les yeux, qui met en danger de mort sans état d’âme des commerçants qui ne le méritent pas.
Il faut bien comprendre qu’aujourd’hui, en battant pour la seconde année consécutive les records d’emprunt, vous plongez profondément Grenoble dans le noir. Le précédent rapport de la Chambre Régionale des Comptes avait déjà relevé des renégociations d’emprunts pour passer l’échéance municipale qui aboutissait à leur allongement et leur renchérissement, pénalisant les grenoblois pour les 16 années qui suivaient.
La dette Piolle, elle est bien là, elle est bien vraie, elle va peser sur les générations futures qui n’auront plus rien à vendre pour renflouer puisque vous aurez vendu tous les bijoux de famille et que vous n’en avez créé aucun. Vous plombez Grenoble avec une dette qui pulvérise la moyenne des villes comparables, une dette qui s’accroît chaque année, une dette qui est déjà dépassée par rapport à vos propres annonces, une dette que vous tentez de camoufler pour l’avenir en ne parlant que de celle du budget principal. Une dette qui sera à minima de près de 300 millions en 2026 alors qu’elle était de 250 à votre arrivée.
Mais aussi des dépenses de fonctionnement phénoménales qui explosent : jamais la ville de Grenoble n’aura connu dans son histoire des dépenses de fonctionnement aussi élevées par rapport à la moyenne des villes de sa catégorie. Vous avez totalement manqué la métropolisation, la mutualisation et vous ne pouvez pas incriminer Christophe Ferrari puisque cette métropolisation s’est installée dans la période où vous l’aviez choisi et vous viviez une lune de miel politique avec lui. Le bilan est désastreux pour les finances de la ville et pour les Grenoblois.
À l’occasion de ce rendu acte, je vous adjure de nous écouter, de renoncer à emmener les Grenoblois dans le mur. Par la voix de Brigitte Boer, nous vous ferons à nouveau des propositions.
Nous le disons ici solennellement, et certains de vos amis qui ont occupé des responsabilités importantes dans les finances de la ville ne le cachent plus : la ville est en faillite et ne tient jusqu’en 2026 que par le recours massif à l’impôt.
Plus les solutions que nous préconisons seront tardives, plus ce sera difficile. Nous vous demandons de penser à l’avenir, de ne pas pratiquer la politique de la terre brûlée. Les Grenoblois méritent mieux.