Monsieur le Maire,
Ce rapport est un formidable condensé de tout ce dont vous êtes capable en matière de verbiage et d’enfumage. Heureusement nous pensons que vous trompez de moins en moins de monde.
Car à la longue, de plus en plus de Grenoblois comprennent bien que la participation citoyenne vous permet de communiquer mais ne recouvre aucune réalité dans les faits.
Vous avez mis en place des dispositifs qui, sous couvert de favoriser l’expression citoyenne, vise à la faire passer par les fourches caudines de la municipalité pour in fine l’encadrer et l’étouffer.
Et pour endormir le gogo, vous avez mis en place les budgets participatifs qui laissent la possibilité de s’exprimer sur des gadgets, expression là-aussi très encadrée par la ville, mais qui ne permettent évidemment jamais de remettre en cause les grands projets qui, eux, ont un impact lourd sur la vie des Grenoblois.
Vous parlez de démocratie locale mais vous ne la pratiquez pas. Au contraire. La “co construction” était votre engagement électoral numéro 1. C’est sans doute votre renoncement le plus éclatant, car les exemples ne manquent pas.
Elle était où la démocratie locale quand vous vous êtes assis sur le référendum d’initiative citoyenne à la Villeneuve parce que vous êtes persuadé de pouvoir faire le bonheur des habitants contre eux-mêmes ?
Elle était où la démocratie locale quand vous avez fermé la piscine des Iris, la piscine Vaucanson, deux bibliothèques dans des quartiers populaires malgré la fronde des habitants et des bibliothécaires ?
Elle était où la démocratie locale lorsque vous avez décidé de fermer le plateau, municipaliser La Cordée et réduit d’⅓ les subventions de la MJC Mutualité, mettant à mal des structures d’éducation populaire reconnues et solidement implantées ?
Elle est où la démocratie locale avec votre projet de lac baignable à la Villeneuve, qui deviendrait en fait moins baignable qu’aujourd’hui ? Une idée hors de prix, massivement rejetée par les habitants du quartier qui ont répondu à une consultation, signé en nombre une pétition, mais votre adjointe de secteur symbolise tout le peu de crédit qu’on peut vous accorder en matière de participation citoyenne puisqu’elle ose affirmer qu’en fait les gens sont en majorité même s’il y a une majorité d’expression contre !
Elle est où la démocratie locale alors que vous n’avez eu de cesse de contourner les acteurs historiques de la participation citoyenne à Grenoble, les unions de quartier, d’abord en créant les conseils citoyens faussement indépendants qui ont été un échec, puis en tentant de torpiller leur comité de liaison en revoyant ses modalités de fonctionnement ?
Elle est où la démocratie locale pour les habitants de l’avenue de Washington, que vous n’avez eu de cesse de mener en bateau pour le stationnement dans leur secteur alors qu’ils ne faisaient que réclamer une concertation promise ?
Elle est où la démocratie locale pour la place de Metz et la rue de Strasbourg, où les commerçants et les habitants vous expriment de longue date leurs mécontentements mais vous continuez d’avancer étape par étape vers votre projet d’éradication de la voiture et du stationnement dans le dernier secteur qui fonctionne bien à Grenoble ?
Elle est où la démocratie locale pour l’autoroute à vélo du cours Berriat ? Union de quartier, commerçants, habitants s’étaient mobilisés pour un tracé différent, que vous avez accepté, que la métropole a validé, et voilà que Gilles Namur remet quand même sur la table le projet qui prendrait tout le Cours jusqu’au pont du Drac. Mais de qui vous moquez-vous ?
On pourrait continuer encore longtemps à égrener la liste de vos décisions imposées brutalement, sans tenir compte des habitants.
Vous ne voyez la démocratie locale que comme un outil de communication. Vous faites le contraire de ce que vous prônez et ce rapport ne changera rien puisqu’il entérine le fonctionnement usine à gaz que vous avez créé pour encadrer l’expression.
Les Grenoblois sont en droit d’attendre de leurs élus de la sincérité, une confiance, une démarche d’écoute et de partenariat. Nous ne retrouvons évidemment rien de tout cela dans vos actes. C’est pourquoi nous nous inscrivons en faux face à cette vaste mascarade.