Ce document sur le PLH métropolitain 2025 -2030 me conduit à faire plusieurs observations déterminantes qui font que nous ne voterons pas cette délibération !
Vous prévoyez pour Grenoble la production de 876 logements en moyenne par an dont 450 logements locatifs sociaux et pour lesquels 183 seront produits dans l’existant.
Vous baissez la production en accession à la propriété par rapport au PLH précédent tout en augmentant la production de logements sociaux.
1ère remarque : Comment allez-vous mobiliser le foncier malgré les aides que vous envisagez ? Les promoteurs n’arriveront jamais à sortir de programmes de construction avec les ratios que vous proposez. Avec un pourcentage de logements sociaux pouvant aller jusqu’à 45%, ils ne pourront pas construire tout simplement pour des raisons économiques. Nous savons que le tarif d’achat par les bailleurs aux promoteurs est inférieur au cout de production. Avec 30% de locatif social, le surcout sur le m² neuf en accession est d’environ 10%. Avec 45 %, le prix des logements en accession va mécaniquement encore augmenter.
Le résultat des courses :
D’une part, les promoteurs n’équilibreront pas financièrement leurs programmes de construction : avec un foncier couteux, avec l’envolée des prix des matériaux et avec toutes les difficultés de commercialiser des logements trop chers.
Et d’autre part, les potentiels acheteurs n’auront pas les moyens d’acquérir des logements à ce prix-là surtout en période de crise du pouvoir d’achat. Et je rajoute, au-delà même de la capacité de financement, peu de ménages auront envie de payer le surcoût qui portera le m² autour de 4500€ sous prétexte qu’il faut plus de logements sociaux. Pour certains, il faut oser le dire parce que c’est la vérité, ils n’achèteront pas du fait du nombre important de logements sociaux. Nous pouvons le regretter mais c’est ainsi.
Quant aux investisseurs qui pourraient avoir les moyens financiers, vous les découragez avec l’augmentation de la taxe foncière, avec la multiplication des contraintes à la location tels que l’encadrement des loyers, la taxe sur les logements vacants et le tout petit nouveau « le permis de louer ».
Tous ces facteurs sont des freins à l’investissement et à la construction de logements. Tout ceci n’est qu’un affichage de votre part, une fois de plus, ces montants de production de logements sont inatteignables car irréalistes !
Ma 2ème remarque va sur le pourcentage de construction de logements sociaux pouvant aller jusqu’à 45%. Ce taux pénalise et condamne la notion de mixité qui est une belle notion mais qui nécessite, comme sa définition l’indique, un équilibre entre les propriétaires et les locataires. Or nous pensons que la règle des 2/3 tiers 1/3 est adaptée pour que la mixité persiste et que la solidarité s’exerce. Quant au taux de logements sociaux pour la ville de Grenoble qui nous est imposé par la loi SRU, il n’y a pas de sujet puisque nous l’atteindrons d’ici la fin de l’année et c’est une bonne chose !
3ème remarque : Ce sont les deux points positifs pour nous dans ce document PLH, c’est la réhabilitation en acquisition-amélioration de 183 logements sociaux par an. S’occuper des logements vacants qui datent des années 70 pour les remettre sur le marché du locatif social est un bon projet. Il en est de même des logements sociaux en BRS (bail réel solidaire) qui procurent une offre d’accession neuve plus abordable et qui sont, de plus, comptabilisés dans les quotas SRU. Cependant les résultats seront marginaux par rapport aux objectifs que vous vous êtes fixés.
4ème remarque porte sur les performances énergétiques : Il faut veiller à ce que la recherche de toujours plus de performances énergétiques ne vienne pas alourdir excessivement les coûts de construction qui ont doublé durant ces 15 dernières années. Nous savons que l’isolation des fenêtres et l’isolation de la toiture sont prioritaires pour faire baisser les factures énergétiques. N’allons pas au-delà, au risque de faire flamber les factures de travaux pour l’amélioration thermique!
Par ailleurs, la forme urbaine des bâtiments est décisive pour une bonne qualité de vie des habitants. L’exposition, la lumière naturelle, des appartements traversants pour une bonne ventilation sont des critères à préconiser pour le bien être des habitants toute l’année.
Pour conclure, je ne pense pas que ce PLH contribuera à diminuer le nombre de demandeurs de logements sociaux. Nous assistons aujourd’hui à une décohabitation où plus de 52% des ménages sont composés d’une seule personne, ce qui nécessite un doublement du nombre de logements en absolu. Nous savons que la rareté et le prix du foncier assortis des contraintes dont vous êtes responsables sont un frein à la construction et donc participe à l’augmentation des prix des logements. Le PLH proposé aujourd’hui n’est pas réaliste car la seule option que nous avons est de rénover l’existant et vous le savez. Les objectifs fixés ne peuvent pas être atteints. Evitez de faire croire que l’on pourra loger tout le monde, c’est utopiste et mensonger !
Nous, nous sommes clairs, Grenoble étant la 3ème ville la plus dense de France, nous sommes pour garder les rares espaces de respiration qu’il nous reste pour la qualité de vie des grenobloises et des grenoblois.