Monsieur le Président,
Tout d’abord nous sommes très réticents sur ces délibérations cadre qui mobilisent les services, accroissent donc les dépenses de fonctionnement de la Métropole, contraignent à des contorsions sémantiques pour n’oublier rien ni personne dans les mots, des délibérations qui sont un catalogue d’intention béni oui oui.
Pour avoir l’air d’avancer vous finissez toujours par créer un machin supplémentaire afin de complexifier un peu plus l’usine à gaz, en l’occurrence ici un office métropolitain du commerce.
Amusez-vous, comme je l’ai fait, à appeler la métropole et la ville pour un local commercial sur le territoire de la ville et vous comprendrez vite combien tout ça est simple. Tout le monde fait tout et rien et ce n’est qu’un renvoi de balles. Les services n’y sont pour rien, c’est l’empilement inconsidéré qui est la cause de tout.
Le rôle des collectivités est principalement de créer un environnement favorable au développement de l’activité commerciale, pas de se substituer à elle.
Il existe des Chambres de commerce, de Métiers, des chambres professionnelles de l’hôtellerie, de l’immobilier, des Unions commerciales : si vous avez des attentes, confiez-leur la mission de les satisfaire.
Votre bilan est inscrit dans cette délibération : nous avons un ratio de 10 à 15 points inférieur par rapport à la moyenne des Métropoles pour la part des commerces traditionnels implantés au centre ville.
C’est votre bilan. Vous avez refusé toute étude d’impact préalable en conduisant votre politique de déplacements, vous avez fait une impasse totale sur le commerce, vous n’avez jamais mis en place un soutien, un accompagnement en reconnaissant dans votre délibération que l’implantation des commerces glisse vers les axes de circulation. Comme toujours vos politiques sont conduites en parallèle et vous en prenez conscience seulement lorsque les citoyens ont la force de se révolter.
L’exemple de la politique de déplacements et des polarités commerciales que vous dites vouloir favoriser est un bon symbole. Voilà une artère qui a créé elle-même, sans vous, sa polarité de commerces de bouche et de services que votre plan de déplacement allait détruire.
Vous devriez partir des polarités commerciales existantes encore, par exemple comme rue Docteur Mazet et rue Clot Bey avec des commerces plutôt haut de gamme pour vous demander ce dont ils ont besoin. Partout ils vous demandent une accessibilité raisonnée, un tarif de stationnement moins prohibitif, des rues propres, des poubelles ramassées, une sécurité rétablie, des trottoirs, des chaussées, des passages piétons réparés, un espace public qui ne soit pas occupé par des populations marginales, la fin des campements qui sont humainement insupportable et commercialement catastrophiques. Allez demander cours Berriat à l’opticien qui fait face au campement installé en face de lui sous la passerelle ce qu’il en est quand des femmes sont poursuivies jusque dans son magasin pour être battues et que les commerces du secteur vivent devant des monceaux d’ordures.
Avec votre recul rue de Strasbourg vous reconnaissez que le discours que vous teniez jusque-là, à savoir qu’avec zéro voitures le commerce se portait mieux, était un faux discours. Vous reconnaissez que sans stationnement il n’y aurait plus de vie commerciale. Vous avez menti et certains élus continuent à mentir.
Alors corrigez le passé et cessez le dogmatisme assassin : il y a le cas de l’avenue Jeanne d’Arc, une rue étroite, très végétalisée, avec la suppression de 70 % du stationnement qui serait une catastrophe pour l’équilibre commercial du secteur. C’est une des rares rue qui bénéficie encore d’un commerce de proximité traditionnel diversifié et qui ne vivrait pas avec les seuls habitants du secteur. Votre délibération cadre ne vaut rien si vous ne révisez pas votre projet contre lequel habitants et commerçants vous alertent en vain jusque-là. Je me tourne vers le Président du SMMAG, Sylvain Laval, qui le conduit afin qu’il se rapproche de Barbara Schumann, l’élue qui porte la délibération cadre sur le commerce. Les deux politiques sont en opposition.
Vous comprenez bien que vos déclarations de principe ne peuvent pas nous satisfaire. Quand je lis que la Métropole intervient lors des moments difficiles, je trouve que vous avez beaucoup de culot. Où étiez vous pendant tous les travaux qui ont tué tant de commerces ? Certains sont partis à la retraite avec des fonds qui ne valaient plus rien, d’autres ont baissé le rideau. Vous auriez pu mettre en place des fonds d’aide avec la Chambre de Commerce, je pense toujours à cette restauratrice de la rue Diderot devant laquelle vous faites 5 millions d’euros de travaux, cette femme seule de 60 ans, qui a créé son emploi que vous tuez. Vous ne pouviez rien faire ? Alors que vous dites intervenir dans les moments difficiles, vous n’intervenez même pas dans les moments difficiles que vous créez.
Vous n’y êtes pour rien si nous avons un ratio de commerce traditionnel en centre métropolitain si faible par rapport aux autres, en faisant l’extension de Grand Place et en créant Neyrpic ?
Plutôt que de prétendre tout faire, occupez vous de ce qui vous regarde, reconnaissez vos erreurs, abandonnez le dogmatisme et le punitif pour, tout en conservant vos objectifs qui sont aussi les nôtres d’une métropole apaisée qui s’adapte au changement climatique, prendre en compte l’humain et le réel, qui sont normalement les deux facteurs dominants de l’action publique.