Budget 2023 : l’intervention de Brigitte Boer (#CMGrenoble)

par | Mar 13, 2023 | Interventions

L’intervention de Brigitte Boer à propos du budget 2023 lors du conseil municipal.

Monsieur le Maire,

Lors d’une délibération du Conseil Municipal du 6 février 2022, la ville achetait, pour un montant d’un peu plus de 330 000€, un local d’environ 800m2 situé au 38 rue d’Alembert et le confiait, grâce à un bail emphytéotique de 40 ans,  à l’association les amis du 38, qui l’occupait déjà depuis 2015, sans droit ni titre. A ce moment-là, la ville possédait déjà le rez-de-chaussée de ce bâtiment, qui, à priori, est également occupé par les mêmes personnes. Si je m’en tiens aux documents que j’ai consultés, la ville est donc propriétaire de locaux pour une surface totale de 1600m2 au 38 rue d’Alembert… Même si le « centre social Tchoukar » dans ses documents, déclare utiliser un local de 2000m2… 

Le bail emphytéotique, pour lequel le collectif est censé payer une redevance annuelle d’environ 4000€, soit à peu près 300€ par mois, n’évoque que les 800m2 acquis en 2022… Rien donc pour le reste… 

A l’heure actuelle, impossible de savoir si le centre social s’est acquitté de cette redevance, puisque le montant de la première année doit être lissé sur la durée totale du bail… On ne sait pas vraiment si des travaux y ont été entrepris, bien que, dans le contrat, le collectif se soit engagé à en réaliser pour un montant de 460 000€… J’ai, je l’avoue, des doutes sur le sujet, car même si les occupants ont déclaré avoir l’intention de réaliser eux-mêmes les dits travaux, ceux-ci ne semblent pas, en tout cas pour le moment, avoir apporté une réelle sécurisation des lieux… des témoignages nous ont été rapportés dans ce sens.

Ils sont également censés régler toutes les taxes afférentes à ce local… donc, j’imagine que la taxe foncière fait partie de « toutes les taxes »… je crains que ce collectif ne se retrouve en difficulté avec toutes ces charges… mais bon…

Bref, ces 1600m2 dont Grenoble est propriétaire, pourraient être vendus au moins 650000€, si je me base sur le prix d’achat des 800m2, et en tenant compte du fait que le rez-de-chaussée est apparemment en plus mauvais état. Actuellement, ils ne rapportent rien à la ville, au contraire, c’est un manque à gagner conséquent pour les caisses de la ville considérant le loyer ridicule que vous exigez de ces locaux immenses. Quant aux réels bienfaits qu’ils pourraient apporter à un nombre conséquent de Grenoblois, ils restent à démontrer. 

Pour rester sur le même thème, je vais vous parler de la villa Kaminski, située au 106 de la rue des Alliés. Cette villa commandée à Fernand Kaminski par Paul Serméas, directeur des biscuits Brun, date de la fin des années trente. Elle est dans la lignée de la Tour Perret, connue car, à l’époque, elle montrait les possibilités des nouveaux matériaux. Cette tour Perret, qui se voit de loin, va elle, si tout va bien, pouvoir enfin bénéficier d’une réhabilitation. 

Paul Serméas avait demandé à Kaminski une villa aux formes et matériaux novateurs. Elle est la première construction du Mouvement Moderne à Grenoble et est un exemple unique en région grenobloise du Style International de ce mouvement. Elle est classée parmi les édifices remarquables de Grenoble.

Malheureusement, squattée depuis fort longtemps par des personnes issues de l’ultra gauche, elle se dégrade irrémédiablement, et avec elle tout le quartier. Cette maison, pourrait rapporter de l’ordre de 800 000€ à la ville. Les occupants ne bénéficient pas encore d’un bail emphytéotique de 40 ans, il est donc sans doute plus facile de faire quelque chose, encore faut-il le vouloir… La vente de cette maison, en lançant un appel d’offres afin d’appeler des initiatives, présenterait le double avantage de permettre à la ville de réaliser un bénéfice, et d’en finir avec l’occupation sans droit ni titre qui a des conséquences pour tout le secteur.

Ces deux quartiers, les Alliés et Chorier-Berriat,  se dégradent à cause des occupants de ces deux lieux : les tags souillent de plus en plus les murs alentours, de nombreux riverains se plaignent de nuisances diverses, bruit et violence, et, de ce fait, les biens perdent de leur valeur, et ne trouvent plus de repreneurs. 

La vente de ces deux biens pourrait rapporter au bas mot 1 500 000 € à la ville et, en faisant partir les occupants, désorganiserait les mouvances liées aux incendies comme celui de la salle du Conseil, la Casemate ou l’église Saint Jacques… qui coûtent si cher à la collectivité, car je ne parle là que des bâtiments appartenant à la ville…

Je vous soumets donc deux amendements :

Premier amendement :

Considérant l’occupation pendant 6 ans du 38 rue d’Alembert, puis la signature d’un bail de 40 ans accordé sur la base d’un loyer dérisoire au collectif qui l’occupait, Le Conseil Municipal décide de rompre le bail, par ailleurs contesté devant le tribunal administratif, et de lancer un appel d’offre ouvert pour la vente des 1600 mètres carrés de locaux.

Cette opération, qui dégagerait des recettes pour la ville, permettrait également de rénover au plus vite cet édifice dont l’occupation dégrade la rue d’Alembert et dont les activités affectent tout le quartier par la profusion de tags et d’affichage, tirant vers le bas un secteur déjà miné par la délinquance.

Second amendement :

Considérant la dégradation de la villa Kaminsky, qui peut devenir irrémédiable si son occupation par des groupuscules d’extrême-gauche se poursuivait, le Conseil Municipal décide de lancer un appel d’offres ouvert afin d’appeler des initiatives permettant de sauver cet édifice architecturalement remarquable, classé au patrimoine historique.

Cette opération stopperait l’augmentation de la charge de la rénovation de la villa Kaminsky qui s’aggrave chaque jour du fait de l’occupation.

Elle transférerait ce coût à un opérateur, stopperait la dévalorisation du quartier des Alliés déjà affecté par les campements et l’incendie criminel qui a gravement touché l’entreprise Richardson, permettrait aux bureaux installés en face de retrouver leur valeur initiale et à ceux qui ne trouvent plus de locataires, du fait de ce voisinage, de redevenir attractifs.

J’ai un autre amendement à proposer que je vais vous exposer maintenant :

Le dispositif « Place aux enfants » depuis juillet 2021, a suscité pas mal de mécontentements. Comme toujours, la première cause de contrariété a été l’absence de concertation avant la fermeture des rues. Un des arrêtés a d’ailleurs été cassé par le tribunal…

Depuis, vous avez continué à fermer, provoquant l’incompréhension de certains riverains, commerçants ou résidants, qui, parfois, ne peuvent plus aller chez eux avec leur véhicule…

Les concertations ont ensuite eu lieu pour savoir comment ces espaces allaient être aménagés… Les avis des participants sont étudiés et ensuite c’est vous qui décidez… Pas de grille de notation pour savoir réellement ce que chacun souhaite, donc l’opacité habituelle… Et à la sortie, des riverains mécontents par des aménagements incompréhensibles, des rues censées être piétonnes où les voitures filent à toute allure, ou des usages de l’espace public encouragés par pour les enfants mais pour les dealers et toutes sortes d’attroupements qui troublent la quiétude de la rue… Mais nous commençons à être habitués à voir vos intentions se confronter à la réalité, hélas.

Juillet 2021, donc, date à laquelle vous avez fermé certaines rues à la circulation, mars 2023, vous annoncez, pour ce Conseil, le budget prévu pour l’aménagement de la « place aux enfants de 3 écoles… Dans la délibération 72, vous évoquez une dépense d’environ 500000€, le reste, soit 600000€, devant être payés par la Métropole… Ce sont peut-être vos relations détestables avec celle-ci, qui font que dans la réponse que vous apportez à Madame Chalas, à la commission Ressources, vous déclarez budgéter 1,1 Million d’€ pour « Place aux enfants » en 2023… Ne seriez-vous pas certains d’obtenir l’aide de la Métropole ?

Quoi qu’il en soit, 2 choses retiennent mon attention sur ce sujet : vous êtes très rapides pour fermer les rues, devant les écoles et ailleurs, sans concertation, ça je l’ai déjà dit, mais après, pour aménager ces endroits, vous l’êtes beaucoup moins… 

2021 fermeture d’une quinzaine de rues devant des écoles, 2023 vote du budget pour aménager 3 écoles… on peut, avec optimisme, imaginer que ces aménagement seront terminés en 2024, donc 3 ans pour 3 « places aux enfants », On peut envisager, à ce rythme, que les 15 « places aux enfant » déjà fermées, seront aménagées dans 15 ans, soit en 2038 ! Dans le Dauphiné, Madame Tavel rappelait qu’il y avait 78 écoles à Grenoble qui allaient bénéficier de ces « place aux enfants », ce qui voudrait dire que, si vous continuez à ce rythme, les « places aux enfants » seront aménagées en 2100 ! Cela prête à sourire !

Je vais maintenant évoquer le coût de ces « Places aux enfants », tellement indispensables aux Grenoblois ! Si j’en crois la délibération 72, cet aménagement revient en moyenne à environ 160000€ par site, à la condition que la Métro vote le financement complémentaire… Pour les 15 rues déjà fermées, cela fait déjà 2 Millions 500000€. Mais, si j’en crois la réponse des services à la commission ressources, 1,1 Million d’€ sont budgété pour l’aménagement de 3 écoles, enfin, pas pour les écoles elles-mêmes, ni même pour les cours, ça c’est un autre sujet, juste pour l’espace devant l’école. Cela ferait un peu plus de 360000€ par projet, soit pour les 15 écoles, un montant de 5 Millions 500000€ à la ville… Et pour les 78 écoles, 28 Millions d’€. Certes en 2100, vous et moi aurons disparu du paysage, mais quand même !

Ces considérations m’invitent donc à vous proposer l’amendement suivant :

Considérant la nécessité de faire preuve de sobriété dans les dépenses municipales pour n’engager que des investissements réellement nécessaires aux habitants,

Le Conseil Municipal décide :

– De renoncer à l’investissement de 1.1 millions d’euros prévus pour les projets “Place aux enfants” pour l’année 2023.

– De revoir les projets en cours et à venir en tenant compte des remarques des riverains qui n’ont pas trouvé de résolution aux problèmes qu’ils rencontrent dans les processus de concertation menés jusque-là.

Je vous remercie.

Groupe d’opposition
Société civile, divers droite et centre

Hôtel de ville de Grenoble
11 boulevard Jean Pain
38000 GRENOBLE

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