Chers collègues,
Comme le rappelle la délibération, il s’agit ici de renouveler 2 agréments avec la CAF.
Notamment l’agrément centre social qui est délivré aux maisons des habitants de Grenoble, appelées d’ailleurs anciennement par abus de langage « Centres sociaux » …
J’en rappelle la nature de cet agrément en quelques mots : « l’agrément centre social est donné à des lieux de proximité à vocation globale, familiale et intergénérationnelle, qui accueillent toute la population en veillant à la mixité sociale. Des lieux d’animation de la vie sociale qui permettent aux habitants d’exprimer, de concevoir et de réaliser leurs projets.
Il est précisé que ce sont des lieux ressources qui proposent des services et activités à finalités sociales et éducatives. Un centre social soutient le développement de la participation des habitants afin de leur permettre de contribuer eux-mêmes à l’amélioration de leurs conditions de vie, au développement de l’éduction et de l’expression culturelle, au renforcement des solidarités et des relations de voisinage, à la prévention et la réduction des inégalités. »
Autant vous dire que dans quasiment tous les centres sociaux, leur vocation globale intègre les centres de loisirs petite enfance, enfance, espaces jeunesse et un accompagnement des familles et habitants.
Ce n’est pas le cas chez nous. Il faut noter qu’il s’agit d’une exception française.
Le modèle grenoblois est unique. Vous n’y êtes pour rien, ce modèle date d’Hubert DUBEDOUT et avait été renforcé par les municipalités CARIGNON et DESTOT.
C’est le seul endroit en France, où les Centres sociaux sont municipaux… Cela fonctionnait à l’époque parce qu’ils étaient en lien étroits avec les services sociaux du département et qu’ils s’inscrivaient dans un partenariat à l’échelle d’un territoire avec les associations d’éducation populaire, qui par définition étaient associatives et empreinte de l’éducation populaire.
Le hic est que maintenant ce n’est pratiquement plus le cas… Les services sociaux du département se sont regroupés entre eux ; Et vous faites la chasse aux associations d’éducation populaire qui ont été municipalisées, sous-traitées voir supprimées sur certains quartiers…
L’équilibre de l’exception grenobloise ne tient donc plus et la prose qui nous est présentée restera artificielle.
La fonction sociale que vous décrivez ne sera que du saupoudrage à partir de l’instant où le lien avec les assistances sociales de territoires n’est plus en proximité.
La fonction de soutien à la fonction parentale…
Par quelle entrée voulez-vous travailler la parentalité à partir du moment où vous n’intégrez pas les centres de loisirs et animation jeunesse ?
Alors même que nous avons besoin de travailler et de soutenir cette fonction de parentalité, cette fonction restera un vœu pieux, ou tout au moins les actions resteront superficielles puisque sans moyens.
La fonction de proximité… Parlons-en…
Vous faites le choix de structures municipales, sans aucune participation des habitants dans leur gouvernance et leur gestion. Vous enlevez à l’habitant et au citoyen la notion de coresponsabilité et de cogestion de l’outil qui est sensé contribuer à son émancipation…
Le principe même de l’éducation populaire, qu’une nouvelle fois, vous bafouez, que vous piétinez…
La fonction de déploiement de politiques publiques : par cet outil municipal, nous avions bien compris qu’il s’agissait d’un outil de propagande et de déploiement de vos politiques…
Je cite la délibération : « le rôle des MdH est de penser la participation des habitants dans toutes ses déclinaisons ».
La fonction d’émancipation et du développement du pouvoir d’agir… Je vous cite : « Les MdH s’inspirent de l’éducation populaire ». Sauf que vous en oubliez l’essentiel : l’éducation populaire cherche à ce que chacun devienne acteur de ses apprentissages pour les partager avec d’autres.
Ce n’est pas en l’enfermant dans des logiques municipales encadré par des fonctionnaires, aussi compétents soient-ils, que vous ferez vivre l’éducation populaire à Grenoble.
Ce modèle grenoblois qui était encore viable en 2014, ne l’est plus aujourd’hui, du fait de la transformation et de la municipalisation à outrance que vous avez faites du réseau d’éducation populaire à Grenoble.