En 2022, la vacance commerciale était de 9.8% dans le centre-ville de Grenoble, soit 105 commerces inoccupés (source codata.eu et l’Essor).
En 2023, elle était de 11.8% dans le centre-ville soit 127 commerces inoccupés (source codata.eu et l’Essor). Dans des secteurs comme le Cours Berriat, rue Très-Cloîtres et rue Chenoise, la vacance atteint 20% (source SAS Inovaction Commerce – novembre 2023).
La métropole est à 9% quand la moyenne des très grandes villes est de 7%.
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Les freins à l’activité commerciale sont connus. Outre la consommation en ligne et une tendance à l’uniformisation des commerces (avec une trop grande part de restauration tandis que tous les autres types de commerce diminuent), certains facteurs sont le résultat direct des politiques menées par la municipalité de Grenoble et par la métropole :
- Une accessibilité entravée en centre-ville ;
- Une politique de stationnement très contraignante et très coûteuse ;
- Une ville qui a perdu en attractivité du fait de la saleté, des tags, des incivilités, de l’insécurité.
S’ajoute à ces freins l’attractivité des centres commerciaux agrandis ou créés en périphérie, qui eux disposent d’un accès facilité et de stationnement facile et abordable. L’hécatombe commerciale engendrée par l’ouverture de Neyrpic va ainsi aggraver la désertification commerciale du centre-ville. Les élus de la majorité métropolitaine et municipale ont créé 40 000 mètres carrés de surface commerciale dans l’agglomération en 2 ans : 16 000 mètres carrés pour l’agrandissement de Grand Place, et 24 000 mètres carrés pour Neyrpic. Ils sont les responsables de cette situation.
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En conséquence, le groupe d’opposition réclame un plan d’urgence qui comporterait :
- La suspension de la décision métropolitaine de doubler la taxe sur les locaux commerciaux vacants ;
- La suspension du projet d’aménagement de l’avenue Jeanne d’Arc qui mettrait fin à l’activité commerciale de tout un quartier ;
- La suspension du projet de suppression de 47 places de stationnement avenue de Vizille, qui pénaliserait les commerçants de la rue ainsi que le très fréquenté marché de l’Estacade ;
- La révision à la baisse les tarifs de stationnement et un élargissement de la période de gratuité temporaire ;
- L’engagement d’une vraie politique de propreté du centre-ville par une gouvernance commune ville/métropole et une véritable répression des contrevenants ;
- Le développement d’une action soutenue contre l’insécurité dans le centre-ville par une présence accrue de la police municipale en la renforçant ;
- Le lancement d’une politique de l’offre pour la réimplantation d’enseignes diversifiées : développement des moyennes surfaces commerciales, des îlots de commerces, études des possibilités d’avantages fiscaux pour les surfaces inférieures à 500m2…
- Un travail sur la visibilité des commerces dans l’espace public : signalétique, devantures, panneaux directionnels etc.
- Une simplification de l’action publique avec un système de guichet unique pour les commerçants, en fusionnant les services commerciaux de la ville et de la métropole et en éliminant les doublons intermédiaires (type “office métropolitain du commerce”).
Il y a urgence. Le centre de la métropole est en voie de paupérisation accélérée comme l’ensemble de la ville. Si l’on veut maintenir la convivialité de la ville, les circuits courts, la sécurité qu’apportent des commerces ouverts, il faut agir. Nous appelons la majorité municipale à prendre conscience des conséquences désastreuses de sa politique afin d’y remédier.
Alain Carignon, Conseiller municipal et métropolitain, Coprésident du Groupe d’Opposition
Brigitte Boer, Conseillère municipale et métropolitaine, Coprésidente du Groupe au Conseil Municipal
Dominique Spini, Conseillère municipale et métropolitaine, Coprésidente du Groupe au Conseil Métropolitain
Les Conseillers municipaux : Charah Bentaleb, Nathalie Béranger (Conseillère régionale), Chérif Boutafa