Ce nouvel épisode n’est pas reluisant. Il prolonge la story débutée en 2020. Non, commencée en 2014 d’ailleurs.
J’accuse Eric Piolle d’en être le premier responsable. Je l’accuse d’avoir instauré un climat de violence dans les rapports politiques, d’avoir perpétuellement fait dégénérer le débat public contre les personnes, d’avoir voulu disqualifier en permanence tout ce qui ne pensait pas comme lui, ses adversaires bien sûr mais ses alliés et soutiens depuis Guy Tuscher jusqu’aux 7 élus exclus ces dernières semaines.
J’accuse Eric Piolle d’avoir fait preuve d’une brutalité inégalée dans les décisions prises, quelles que soient les conséquences pour les personnes. Et d’une brutalité inégalée dans les rapports humains avec ses proches collaborateurs, avec lesquels il est en procès tout comme avec les élus.
Je l’accuse bien en face d’autant plus que rien dans sa carrière professionnelle ou politique commencée il y a 25 ans ne justifie une telle arrogance, une telle suffisance, un tel mépris des autres. Pas plus que sa reprise des poncifs idéologiques du moment qui vieilliront encore plus vite que lui, encore moins, évidemment,ses choix d’investissement personnel dans un paradis fiscal.
Je veux lui dire aussi que ses attaques contre Christophe Ferrari et sa fonction professionnelle, cette course à jouer au plus pauvre est ridicule et pathétique, si bêtement Française. Elle est indigne. D’abord, tout le monde n’a pas la chance d’être actionnaire à Singapour et ensuite, cessez de vouloir régenter la vie des autres, des grenoblois comme celle de Christophe Ferrari. On en a marre de cette culture du soupçon d’essence totalitaire qui affaiblit tous les élus. Occupez-vous de votre vie.
Mais Monsieur le Président, vous ne pouvez être exonéré de ce résultat accablant.
Vous avez accepté d’être choisi par lui et vous avez accepté sa férule pendant 6 ans. Vous avez été silencieux.
Je reconnais que vous n’en avez pas rajouté contre tous ceux qu’il a voulu disqualifier, et c’est tout à votre honneur, mais vous avez cautionné tous ses excès idéologiques et son écologie incantatoire et punitive qui met aujourd’hui notre territoire et vous-même en difficultés quand on voit le faux PDU pas financé, le faux RER métropolitain, la situation financière impossible du SMMAG, de la Métropole elle-même qui va être conduite à lever l‘impôt pour faire face à l’absence de réforme, de mutualisation avec la ville centre, l’absence d’une gouvernance tournée vers les synergies. Une gouvernance boursouflée de bureaucratie car il faut composer en permanence entre vos factions pour dégager le plus petit dénominateur commun.
Aujourd’hui ce rafistolage n’est pas à la hauteur de notre territoire.,
Nos concitoyens ont besoin de vérité, d’efficacité, ils sont las que vous théorisiez tous ensemble l’immobilisme de l’action publique en le camouflant dans des investissements publics qui ne résolvent rien.
Oui, il était possible au Ministre Grenoblois de la santé d’empêcher le groupe Avec d’acquérir la Mutualiste. J’ai été Ministre et je sais que quand un Ministre sait, il peut anticiper et nous n’en serions pas là.
Oui, il vous était possible de sauver cette femme seule de la rue Diderot qui avait ouvert seule son commerce et que vous tuez en fermant sa rue et en effectuant 5 millons d’euros de travaux.
Oui, avec les 5,3 millions d’euros que vous consacrez à la restructuration commerciale de Villeneuve, il était possible d’en investir une part au maintien des commerces existants qui ont tous fermé.
Oui, il est possible de faire des économies de fonctionnement à la métropole pour éviter l’augmentation de la CFE l’année prochaine et l’augmentation massive de la taxe foncière que vous prévoyez vous aussi dans les années qui viennent.
Voilà, Monsieur le Président, ce que je voulais vous dire de la modeste place qui est la mienne, de conseiller métropolitain de base. Ma part de vérité, car je boue de cette impuissance publique, de ce fonctionnement de plus en plus noyé dans la bureaucratie, les groupes de travail, les groupes d’études qui s’accumulent dans lesquels il y a parfois plus de fonctionnaires que d’élus, le tout ne servant à rien.
Et pendant ce temps, des employés m’expliquent qu’une fois le travail fini ils doivent venir attendre dans une salle que leur horaire soit accompli pour éviter de travailler trop vite, d’autres qu’ils vont arroser 3 arbres à Poisat et 4 à Pont de Claix ou l’inverse, ceux qu’a planté la métro pendant que la commune arrose les siens.
Je ne vous reproche pas votre cumul de fonctions, je serais mal placé. Je pense que face aux pouvoirs financiers, économiques, aux lobbys de toute sorte, au contraire l’élu doit avoir du poids, de l’autorité et vous assumez d’être universitaire, Maire d’une commune importante et Président de la Métropole.
La dispersion des pouvoirs perd le citoyen, elle est l’alibi des élus qui ne veulent rien résoudre, leur permettant de répondre que ce n’est pas eux, elle fait la joie des lobbies, de l’argent et des forts.
Pardon mais quand j’ai négocié les 10 hectares de Rhône Poulenc de l’ex Viscose, le PDG ne pouvait pas m’échapper. Il me retrouvait au département et pouvait me retrouver comme interlocuteur national. Et puis je ne m’annonçait pas disparaitre après 2 mandats. Car les PDG, eux, durent longtemps. Je lui ai dit que cette fermeture aurait un coût pour l’entreprise qu’il devait assumer sinon il entendrait parler de moi. Il a donc dépollué le site et nous l’a cédé pour presque rien ce qui a permis de gagner de l’ordre de 5 hectares supplémentaires d’espace de respiration à Bachelard pour les générations futures et contre le réchauffement climatique dont personne ne parlait à l’époque.
Quand on voit comment vous avez géré les 10 hectares du terrain ex allibert depuis 15 ans, on mesure ce qu’est devenu l’action et l’efficacité publique. Comment voulez-vous que les citoyens aient envie de voter ?
Pour moi, l’élu est un enfant de la Révolution Française, celle qui a décidé que le peuple exerçait sa souveraineté par l’intermédiaire de ses représentants, ce que le gaullisme a incarné en n’hésitant pas avec le référendum de 1962 à placer la parole du peuple au-dessus de la constitutionnalité et en 1969 au-dessus de la durée du mandat présidentiel en démissionnant après avoir été désavoué par le peuple.
Je vous demande de vous ressaisir. Ne pataugez pas dans la boue avec les cochons où votre adversaire vous entraîne, pour reprendre une formulation délicate dont il est friand, et dans laquelle il entraîne notre territoire. Récusez cette trumpisation du débat public que vous avez dénoncé et qu’il instaure pour maintenir son pouvoir menacé par les affaires. Il y a un petit groupe d’élus drivés par Eric Piolle qui a pour seul objectif de vous détruire : comment pourriez-vous continuer à gouverner avec eux sans tromper nos concitoyens ?
Comment notre Métropole pourrait-elle être conduite de la sorte avec un volant sur lequel tout le monde s’accroche pour le tirer d’un côté différent.
Notre territoire, son industrie, sa recherche, son université, ses forces vives et son environnement méritent le meilleur. Tirez les conséquences de la situation et de ce que vous avez vécu et constaté et définissez les conditions d’un nouveau départ. Vous répondrez aux attentes des habitants qui nous ont élu.