Monsieur le Maire,
Après une série qui a eu des hauts et des bas, des cris et des portes claquées, la majorité de la métropole a décidé de venir à votre secours et de recapitaliser Grenoble-Habitat, que vous, actionnaire principal, ne pouviez plus assumer du fait que la ville est exsangue financièrement.
Ainsi tous vos discours sur le logement social ont fini par se heurter sur une vérité bête, comptable, financière : il faut des sous et vous ne les avez pas.
Ces 16 millions d’euros ne résolvent rien. Ils permettent de tenir la tête hors de l’eau de Grenoble-Habitat, probablement jusqu’aux élections municipales, à peu près comme pour tout ce que vous entreprenez aujourd’hui. Tenir financièrement 18 mois, tel est l’objectif.
Ensuite, pour ce seul dossier, combien d’argent frais faudra-t-il ? 40, 45 millions d’euros ? Que ce soit la ville ou la Métropole, peu importe, ni l’une, ni l’autre n’en disposeront.
Rappelons qu’il s’agit de votre gestion depuis 2014, que les présidents appartenaient tous à votre majorité depuis Madame Boileau jusqu’à M. Habfast. C’est votre gestion qui a produit un besoin de recapitalisation de 16 millions d’euros.
Mais dans le rapport qui nous a été présenté à la Métropole figure également un jugement sur votre gestion, à savoir que la société a un besoin très fort d’allégement de ses charges de fonctionnement et toutes ses charges sur 4 ou 5 ans afin de permettre un retour à l’équilibre avec un développement maîtrisé, la révision du cahier des charges de la construction pour une diminution des frais de construction, le redéploiement de l’organisation et son adaptation aux besoins.
En rappelant ces points au Conseil Métropolitain, Laurent Thoviste a révélé que Klauss Habfast lui avait avoué que la gestion actuelle était celle d’un piètre gestionnaire.
Décidément, après sa condamnation dans le dossier Alpexpo, ça fait peut être beaucoup pour le contribuable.
D’autant que le rapport sur Grenoble-Habitat appelle, au vu des chiffres, je cite, « à la prise de conscience que la rigueur et le professionnalisme ne sont en rien en opposition avec la mission de Grenoble-Habitat. Il faut un plan de retour à l’équilibre et revenir à sa mission ».
La question qui se pose, puisque cette gestion de Grenoble-Habitat est identique à celle de la ville, est de savoir quelles conséquences vous en tirez ? Vous avez gardé la gouvernance avec l’argent de la Métropole, allez-vous tirer des enseignements du rapport sur le caractère calamiteux de votre gestion ? M. Habfast qui a l’honnêteté de reconnaître sa mauvaise gestion va-t-il demeurer Président ? Lui ou un autre aura-t-il consigne de prendre les mesures permettant d’éviter que le contribuable ne doive encore couvrir la gabegie dans peu d’années ?
Ce qui est effrayant dans cette bataille de chiffonniers entre la métropole et la ville, cette danse autour du scalp de la présidence de la métropole, dont Grenoble Habitat n’est qu’un instrument parmi d’autres, c’est que l’essentiel passe sous les radars. La mauvaise gestion, l’absence de moyens dédiés, qui aboutissent à la recapitalisation coûteuse sans permettre à la société de remplir la mission dont elle est chargée au niveau où elle le devrait.
Je veux dire aux grenoblois que ce jeu de transfert de caisse à caisse, la Métropole qui bouche un trou de la ville, n’est qu’un jeu d’écriture. Il n’y a aucune création de richesse et le contribuable grenoblois est aussi contribuable métropolitain. La dette et les dépenses de fonctionnement de la métropole s’accroissent à proportion et produiront de l’impôt en 2026. Il n’y a aucune réforme annoncée, aucun changement. Les mêmes maux clairement identifiés et nullement pris en compte produiront les mêmes effets. Les Grenoblois paieront la note. Je suis effrayé par votre gestion.