Monsieur le Maire,

Enfin ! Vous daignez vous pencher sur cette verrue urbaine que constitue la maison du tourisme, en plein centre-ville. Nous ne pouvons évidemment que nous réjouir que le sujet arrive à l’ordre du jour du conseil municipal.

Mais les réjouissances s’arrêtent là, puisqu’à la lecture de la délibération, on comprend qu’il faudra encore des années pour qu’advienne quoi que ce soit.

Vous décidez de ne partir de rien, et de faire s’installer une résidence d’architecte pour “défricher” le sujet et réfléchir à ce qui pourrait être fait. Il y en a donc pour de nombreuses années avant que l’îlot république ressemble enfin à autre chose : vu le timing, la partie est remise au prochain mandat, quand vous ne serez plus Maire.

Et tout cela pour la somme de 35 000 euros. Le montant peut paraître dérisoire eu égard au budget municipal, mais quel que soit le coût, on ne devrait pas utiliser l’argent du contribuable à la légère. 

D’autant plus que nous pourrions facilement économiser ces 35 000 euros et accélérer un peu en sautant cette étape de la résidence d’architecte. Il suffirait pour cela de vous saisir du projet que nous avons porté pendant les élections municipales pour cet îlot. Et qui a été repris par d’autres candidats d’ailleurs.

Nous proposions, et proposons toujours, de raser cet édifice, et de déminéraliser les lieux pour en faire un square. Cela présenterait le triple avantage d’en finir avec un bâtiment hideux, de créer un nouveau lieu agréable qui permette aux Grenoblois de flâner, et de dégager la vue sur la belle façade du lycée et collège Stendhal aujourd’hui obstruée.

Il n’est pas nécessaire de passer par quatre chemins : l’avenir de l’îlot république passe par la destruction du bâtiment. 

La proposition est d’autant plus d’actualité que la Métropole n’est pas du tout fermée à l’idée de déménager l’office de tourisme. En effet, quel non sens que d’offrir comme vitrine aux touristes un lieu dans un tel état.

Vous même, dans votre volonté de centralisation et de réduction du réseau de lecture publique que nous avons déjà eu l’occasion de dénoncer, vous comptez déménager la bibliothèque du centre-ville installée à République pour la transférer dans celle d’étude et du patrimoine à Chavant. 

Je passe outre la maison de la montagne, dont on peine à comprendre ce qu’elle a vocation à faire avec votre nouveau projet mais qui peut parfaitement s’implanter dans un autre lieu, et le local commercial temporaire qui ne sert que de cache-misère ne résolvant pas le problème structurel de la dévitalisation commerciale du centre.

Tous les feux sont au vert pour économiser le coût et le temps de la résidence d’architecte, et d’ores et déjà acter que le bâtiment verrue sera détruit et qu’émergera une nouvelle place. Il me semble, et c’est suffisamment rare pour le souligner, que cela fait partie des sujets structurants pour lesquels une grande majorité du conseil municipal pourrait trouver un consensus.

Compte tenu du caractère multiple du projet qui relève à la fois de la mise en valeur du patrimoine, de la lutte contre les îlots de chaleur et pour la neutralité carbone, de l’attractivité du cœur de la Métropole, du soutien au commerce vous êtes en capacité d’associer des collectivités locales, départementales, régionales voire au-delà pour réaliser un projet d’ampleur.

Aussi, nous vous proposons de ne pas voter cette délibération et de plutôt passer rapidement au stade des études pour avancer vers l’aménagement d’un nouvel espace de haute qualité qui revalorisera  le  centre-ville.