Monsieur le Président, chers collègues,
J’avais tenté d’alerter en son temps le Conseil Métropolitain en vain sur les friches universitaires afin que la puissance publique locale les préempte.
Elles valaient 2 millions d’euros, et je rappelle que nous avons préempté la CCI où nous nous trouvons pour 8 millions d’euros alors qu’il y avait un projet privé de résidence de personnes âgées et de création d’un centre de santé.
Du point de vue de la nature en ville, de la préservation de la biodiversité, de l’objectif de neutralité carbone, il me semblait prioritaire de ne pas urbaniser la Bastille plutôt que d’acquérir la chambre de commerce.
Car la Bastille, c’est la montagne magique des Grenoblois et des métropolitains.
Malheureusement depuis, un bâtiment a été acquis et aménagé en logements, avec un lieu de restauration en toit terrasse d’ailleurs très agréable, et on ne peut tenir un quelconque grief aux promoteurs qui ont saisi cette opportunité.
La conséquence est la montée des voitures à la Bastille par la rue Maurice Gignoux, la création d’un parking gratuit de 80 places évidemment indispensable. Mais quel paradoxe et quelle contradiction ! Alors que la chasse à la voiture et au stationnement est ouverte dans toute la ville, la Bastille leur est ouverte.
Il reste une seconde friche dont les travaux n’ont pas démarré sur laquelle il est peut être encore possible d’intervenir car une seconde opération immobilière sur le site entraînera une circulation et un stationnement supplémentaires.
J’exprime cela au moment de cette délibération très sympathique comme souvent quand il s’agit des intentions, une délibération qui démontre aussi la lourdeur considérable du fonctionnement de notre Métropole avec ses partenaires.
Il n’est question que de stratégies à définir sur tous les sujets en ayant pour objet de lancer des études et en attendant il est fait état “d’urbanisme transitoire” qui nous inquiète plutôt compte tenu de l’expérience que nous vivons à Grenoble, car en fait des minorités actives s’emparent d’un site et l’absence d’accompagnement et de moyens fait supporter les dégradations de l’environnement au voisinage comme on le constate par exemple à l’Abbaye.
Et puis ce transitoire dure compte tenu des retards dans les projets et c’est la dégradation de l’espace public qui s’installe dans la durée.
Nous sommes donc plutôt inquiets et sceptiques sur cette démarche sans douter de la bonne volonté de ses promoteurs. Elle a un côté usine à gaz qui ne présage rien de bon pour la Bastille, cet espace unique de nature en ville, avec le risque qu’il ne se passe rien avant bien longtemps.