Monsieur le Maire,
Il ne faut pas que les grenoblois se trompent. On ne parle pas de la participation citoyenne, on parle des dispositifs qui permettent d’apprécier la participation citoyenne.
Je suis très content que des citoyens s’expriment là et je les félicite. Tant mieux qu’il y en ait. Ils sont visiblement plutôt, disons, favorables à la municipalité. Mais pourquoi pas, il y en a. Nous sommes en démocratie, c’est le pluralisme. Ce que je regrette, c’est que jamais ceux qui sont en désaccord avec la municipalité ne parviennent à franchir le barrage qui leur permettrait d’être derrière la table pour les entendre.
Je ne sais pas comment est fait tout ce système. Je l’ai mal évalué, je n’ai pas passé deux ans à le faire, mais par contre, à son résultat, je vois qu’on ne voit jamais, on n’entend jamais quelqu’un qui arrive ici et qui dit pourquoi il est en désaccord avec telle ou telle décision.
Parce que ça peut arriver, Monsieur le maire. Vous êtes tellement fort, tellement puissant, vous avez une vue tellement large, mais il peut arriver qu’il y ait des détails qui vous échappent et que donc un citoyen peut venir exprimer ici un point de désaccord, ça pourrait arriver.
Mais votre système est tel que rien ne le permet en réalité. Ici, vous faites parler et ainsi, comme on parle de participation, ça veut dire qu’elle existe alors qu’il ne s’agit que de leurres. On est dans les leurres. Vous perdez les citoyens dans des usines à gaz, vous les semez par des procédures bureaucratiques, vous les empêchez d’intervenir en direct par tous les moyens possibles.
Et j’ai lu, moi, les cinquante-cinq pages du rapport. Je les ai toutes lues et évidemment, je ne vais pas les citer ici parce qu’il ne faudrait pas être trop long.
Mais je ne peux pas résister à la tentation de citer quelques passages. “Bien ajuster les dispositifs avec tirage au sort pour améliorer leur pertinence et leur articulation au sein du système des dispositifs de démocratie locale de la ville de Grenoble”.
Voyez-vous un citoyen grenoblois qui a une problématique quelconque, je dirais même un un citoyen grenoblois développé, très développé, de haut niveau, entrer dans ces mécaniques là ? Sous aucune forme, en cinquante-cinq pages d’évaluation, la question n’est posée, à un moment donné, de rendre une partie du pouvoir aux citoyens.
Jamais en cinquante-cinq pages, elle n’est évoquée. Or c’est ça la vraie question, c’est à quel moment et comment on donne du pouvoir d’agir avant la décision, comme vous le disiez dans votre engagement numéro un. Votre engagement numéro un de 2014. Et maintenant ?
Le processus doit être réflexif… Il doit être évalué… Les citoyens doivent se concentrer sur la procédure et on les occupe avec la procédure. Je dois dire que c’est frappant quand on regarde ce qui est écrit, ce que vous osez écrire dans ce rapport.
Par exemple, s’agissant de la culture, l’atelier de projet culture, il a quel objet ? Il n’a pas l’objet de demander l’avis des citoyens. Il n’a pas l’objet de leur demander un retour, une opinion, une évaluation. Non. Il a pour objet de rédiger des recommandations à destination de la ville pour la mise en œuvre de ses objectifs de politique culturelle. C’est-à-dire que vous participez pour que les objectifs de la politique municipale s’accomplissent. C’est une caricature.
Et j’ai relevé d’ailleurs que par moments, on se posait la question de la présence des élus. Il est écrit que ça peut poser un problème parce qu’elle peut faire craindre l’interprétation des élus sur des sujets de préoccupation autres que le sujet abordé.
C’est-à-dire qu’on encadre tout, mais il peut y avoir un citoyen qui dit, et c’est arrivé.
Il y en a un qui a dit oui, mais les rats dans la ville, on le dit quoi, les rats dans la ville? Mais ce n’est pas un sujet. Qu’est ce que c’est que ça le problème? Enfin, sortez de là, en quelque sorte. Il y a pas, il y a pas de, il y a pas de sujet là dessus. À aucun moment vous n’avez à intervenir. C’est cadré, c’est encadré, c’est fermé, Je je.
Je crois que que ce problème là, ce que vous essayez de faire, ce verrouillage, ce verrouillage intégral. Je pense que ça ne peut plus durer, ça ne peut plus durer. Je ne cite pas tout ce On vous a dit de Villeneuve à Béria, on vous a dit ce qu’il en était, Tous ceux qui sont intervenus. Vous n’avez écouté personne depuis les bibliothèques jusqu’au stationnement.
Jamais, à aucun moment, à aucun moment vous n’avez rendu le pouvoir aux citoyens, à aucun moment vous ne leur avez donné la possibilité d’intervenir sur la décision municipale et dans ce document. Malheureusement, tout le monde ne l’a pas lu dans ce document. Il est même théorisé. C’est là où je vois la les qualités d’Antoine Bch, Parce que on ne peut pas dire qu’il n’ait pas de qualité de idéologique.
Il les a. Il théorise l’idée que la décision politique n’est pas définissable. Ce n’est plus un élément circonscrit, je cite, mais un processus parfois long et complexe avec nombre d’acteurs. Ce qui fait que j’aimerais bien que quand vous vous portez des revendications contre le gouvernement contre Emmanuel Macron, il vous répond.
Mais non, mais il n’y a pas de décision, c’est un processus mettez-vous dans le processus. J’aimerais bien que que que le on réponde ça et donc et et vous avez trouvé, alors vous vous rendez compte à Grenoble? Dans le document, vous avez trouvé l’exemple de la construction du E RER dans les années soixante de la région parisienne.
qui était le résultat du hasard de rencontre, un certain nombre d’acteurs, plus qu’une décision réfléchie et rationnelle. Donc en fait, le je vous signale, c’est un référendum, hein? En quatre vingt trois, vous n’avez pas besoin d’aller voir le RER de de Paris à Grenoble en quatre vingt trois, il y a eu un référendum sur le un référendum citoyen, mais donc vous avez, vous avez développé l’idée qu’il n’y a pas de moment ou un lieu où la décision est prise, qui permet aux citoyens d’intervenir.
C’est extraordinaire. Comme si le conseil municipal ne décidait pas les autoroutes à vélo, l’urbanisation, la liaison par câble. Enfin, je ne sais pas, il n’y a pas de moment. où il y a une décision du conseil municipal? Non, c’est un processus dans lequel il faut s’inscrire. Monsieur Monsieur le maire, Mesdames, messieurs ce qui qui qui essayez de vendre cela, je vous dis que c’est C’est extrêmement grave.
Cette appropriation par une minorité de toutes les décisions qui concernent la ville, ça ne peut plus durer. Vous ne pouvez pas continuer comme ça. Il faut absolument vous Il faut absolument que les Grenoblois puissent à un moment ou à un autre, non seulement vous donner votre leur avis, mais que vous l’entendiez partiellement ou en tout cas que vous en teniez compte.
Ça ne peut pas durer. Tout cela, ça coûte cher. Moi j’ai balu mais je ne peux pas le savoir. Mais cette petite opération là de deux ans, c’est cinq cents mille euros de dépenses de fonctionnement. trois postes de fonctionnaires euh des chercheurs ceci cela deux ans de mobilisation les services qui se réunissent c’est cinq cent mille euros En gros je peux me tromper c’est peut-être quatre cents c’est peut-être six cents j’ai pas les j’ai pas le truc je mais dans une ville exsangue financièrement on passe cinq cent mille euros pour faire un leurre en la matière.
ça ne peut pas durer, c’est c’est c’est pas normal, c’est pas souhaitable, c’est pas sain. Vous avez été le meilleur élu maire de France si j’ai bien compris Eh bien justement, mettez à profit cette ce formidable élan que vous avez suscité avec aux G deblois avec les green blanc en deux mille vingt. Un élan qui vous a fait perdre trois mille cinq cents voix entre deux élections.
Profitez de cette élection pour redonner du pouvoir aux citoyens et cesser de de leur imposer vos décisions.