En septembre dernier, le Maire de Grenoble annonçait sa volonté d’effectuer des stages en immersion à temps complet pendant un mois dans des établissements publics éloignés de sa ville.
Début décembre, la presse confirmait que le premier stage du Maire avait démarré dans un EHPAD de la région.
Si l’initiative est sans nul doute très enrichissante d’un point de vue personnel, et bienvenue pour enrichir la communication d’un potentiel candidat à des fonctions politiques nationales, elle n’est d’aucune utilité pour la ville de Grenoble.
Il ne s’agit pas de l’exercice d’un autre mandat ou fonction qui permettrait de défendre et faire avancer les dossiers grenoblois en créant de nouvelles synergies, par exemple avec d’autres collectivités ou avec l’État. Et la structure d’accueil n’est même pas un établissement grenoblois.
Quand bien même les Grenoblois et les services municipaux n’auraient pas particulièrement ressenti l’absence de leur Maire (ce qui questionnerait alors l’exercice de son mandat lorsqu’il est présent), cette absence à temps complet pour une activité qui ne sert pas Grenoble interroge la légitimité de la perception de son indemnité d’élu pendant ce temps.
Car le Maire n’est pas absent pour l’exercice d’une activité professionnelle pour vivre en parallèle de son mandat, ce qui est le cas de nombreux élus et n’appelle aucune objection. Mais c’est justement parce qu’il vit de son indemnité de Maire et de conseiller métropolitain, d’un montant total de 5209,01 euros bruts mensuels, qu’il se permet de s’absenter à plein temps pour une expérience d’immersion qui, en plus de ne rien apporter à la ville de Grenoble, est donc financée par le contribuable grenoblois.
En conséquence, le conseil municipal de Grenoble demande au Gouvernement et aux Parlementaires de légiférer pour suspendre le versement des indemnités de tout Maire d’une ville de plus de 100 000 habitants qui se consacrerait à une activité à plein temps autre que ses fonctions de Maire, autre que l’exercice d’un mandat, ou d’une activité professionnelle lui permettant de vivre, et n’ayant aucun rapport avec la commune où il est élu.