Nous voterons pour cette délibération, parce qu’elle s’attaque à un sujet essentiel et va dans le bon sens en complément de ce qu’ont déjà engagé l’Etat, les fédérations et les associations à leur niveau.
Je me permettrai toutefois trois remarques à propos de ce plan de prévention.
La première, c’est que le sujet est trop important pour n’être qu’une mesure de communication, comme on en a trop souvent l’habitude avec vous. Nous espérons donc que ce plan aboutira bien à des résultats tangibles, et nous serons en ce sens particulièrement attentifs à la partie qui concerne l’évaluation et le suivi des mesures mises en place.
Au passage, c’est très bien d’avoir songé à inclure un système de suivi, et on aurait aimé que vous le fassiez pour toutes vos grandes annonces : je pense à l’opération capitale verte par exemple, qui est un échec notamment en raison de l’absence d’indicateurs permettant de mesurer les avancées éventuelles de notre ville en matière d’environnement.
La deuxième, c’est que si le sujet de la lutte contre les violences nous rassemble tous, il me semble important de parvenir à un équilibre qui ne transforme pas une bonne intention en une politique de chasse aux sorcières.
Bien sûr que chacun défend l’égalité femmes-hommes. Bien sûr qu’il est important de promouvoir la mixité dans la pratique sportive. Mais tous les clubs ne peuvent pas arriver à une parité pure et parfaite, parce qu’ils reposent tous sur l’engagement bénévole des habitants, et habitantes, et qu’on ne peut justement pas forcer les habitantes à s’impliquer dans tel ou tel club qui ne serait pas paritaire.
Nous serons donc attentifs à ce que ce plan de lutte contre les violences ne soit pas dévoyé et ne devienne pas un prétexte à une sorte d’inquisition qui aboutisse à la stigmatisation de certaines associations pas aussi avancées que d’autres pour la mixité.
La troisième remarque concerne le champ d’application de ce plan. Si les violences sexistes et sexuelles commencent à être largement médiatisées dans le domaine sportif, avec les enquêtes et les études que vous évoquez dans la délibération, ce n’est évidemment pas le seul milieu touché par le phénomène.
Ainsi personne au sein de cette assemblée n’aura échappé à la succession de révélations à propos de situations de harcèlements et d’agressions dans le milieu culturel par exemple.
Or le plan que vous nous proposez, pour sa partie d’accompagnement à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, consiste principalement en la mise en place de formations à destination des associations sportives.
Dès lors, pourquoi ne pas envisager d’ouvrir ces cycles de formations à l’ensemble des associations grenobloises qui, sportives ou non, peuvent être confrontées à des cas de violences ? Une telle initiative n’entraînerait pas de grosses dépenses supplémentaires de la part de la collectivité et elle permettrait d’étendre davantage le domaine de la lutte contre ces comportements.