Monsieur le Maire,
Quelques mots sur le plan santé qui est un plan rataplan comme tous vos plans et délibérations cadres.
Il faut seulement que les Grenoblois sachent que ce plan comporte 19 objectifs opérationnels et 61 actions qui se recoupent avec tous les autres plans que nous adoptons, sur l’alimentation, la pollution, la cadre de vie, l’urbanisme, le climat, le sport, tous répètent les mêmes formules à satiété, jusqu’à la nausée. C’est en fait un catalogue assez indigeste. Vous créez et vivez dans une réalité virtuelle, celle de vos rapports et de vos mots.
Tout ceci ayant un coût, mobilisant chaque fois des fonctionnaires, vous contraint sans cesse à recruter des coordonnateurs transversaux pour coordonner les coordinations qui s’empilent les uns sur les autres. On comprend pourquoi on ne peut obtenir l’organigramme de la ville. Je pense que c’est devenu un labyrinthe.
Bien entendu rien n’est oublié dans ces 19 objectifs et 61 “actions”. Les Grenoblois doivent savoir que figure « l’action pour une ville propre ». Je dis bien l’action. Ou bien figure « la lutte contre les violences ».
Ou encore la « garantie de l’eau potable » quand on sait que depuis 2017 la nappe phréatique est polluée et que cela a des incidences sur le réseau d’eau potable. Le Maire, d’ailleurs, dans son efficacité légendaire, a… porté plainte. Il ne lui est pas venu à l’idée de voir vite les industriels concernés avec le Président de la Métropole pour leur demander des mesures.
Au rang des actions, je relève aussi que vous avez pour objectif de “réduire les nuisances sonores urbaines” et de “prévenir les nuisances sonores liées aux activités nocturnes”.
Quel cruel sens du timing, au moment même où la foire des rameaux s’installe et où les riverains de l’esplanade font part de l’enfer que devient leur vie avec le bruit. Pourtant bien conscient de ces nuisances sonores, vous avez décidé d’en faire souffrir le plus grand nombre en surdensifiant ce quartier, au-delà de ce que prévoyait le projet de Michel Destot que vous avez tant décrié.
Je ne cite pas la liste des poncifs et généralités comme celle qui consiste à « renforcer l’offre de santé sur le territoire » dans une ville où le centre de santé 7 sur 7 du cours Jean Jaurès qui soulageait les urgences du CHU a fermé, dans une ville où pendant que son Député était Ministre de la santé, la clinique Mutualiste a été mise en danger.
Dans une ville où la municipalité, dans son précédent plan de sauvetage, avait réduit la santé scolaire qui était un modèle de Grenoble.
Tout est tellement vide et démagogique. M. Juven, l’adjoint à la santé qui fait voter un plan rataplan qui s’engage à « agir pour la santé des agents du service public » ne pourrait-il pas en dire un mot à M. Kada, l’adjoint qui préside le CCAS ?
Alors même que tous les autres EHPAD du territoire grenoblois organisent et vaccinent leurs professionnels contre le COVID et contre la grippe, le CCAS de Grenoble a supprimé la prise en charge de la vaccination des agents de ses EHPAD en les renvoyant sur leur médecin traitant. Résultat cette année : une couverture vaccinale proche de zéro dans les EHPAD qui met directement en danger les usagers.
Nous serons la seule ville à avoir un plan municipal de santé et la seule à dissuader les professionnels de se vacciner pour protéger leurs patients.
Peut-être pourriez vous créer un poste de coordonnateur entre M.Kada et M. Juven afin de vous informer mutuellement ?
Je ne sais pas quelle est la part de l’incompétence, de la suffisance idéologique et du cynisme dans ce type de délibération, mais je suis convaincu qu’il y a un peu des trois.