Mesdames et Messieurs les élus,
Si vous votez cette délibération en l’état, vous exercez un droit de véto pour empêcher la Métropole de s’emparer du dossier de la pollution de la nappe phréatique en termes d’information sur la pollution et d’organisation collective au niveau du territoire. Nous pensons que c’est irresponsable. Vous avez très mal géré ce dossier. Vous avez caché au Conseil Municipal le rapport de l’ARS du 30 juillet 2021 selon lequel “la masse d’eau de la nappe est dégradée”, vous l’avez caché aux grenoblois et cet élément ne figurait pas dans la procédure de consultation des habitants pour le futur lac baignable de Villeneuve.
Vous avez multiplié les déclarations contradictoires sur cette pollution. En juillet 2021 au Conseil Municipal, Vincent Fristot, sans faire état de ce rapport, se voulait rassurant en expliquant que l’eau de la nappe pouvait servir au rafraîchissement.
On a entendu “on le sait depuis toujours” de Anne-Sophie Olmos qui déclare ensuite avoir fait un signalement au Procureur quand elle a été informée. On a entendu le Maire de Grenoble qui a déclaré avoir déposé plainte dès que je l’ai appris, c’est-à-dire deux ans après le rapport de l’ARS. Nous avons entendu la déclaration de Chloé Pantel selon laquelle “les pollutions disparaissent par simple évaporation”.
Même Christophe Ferrari, Président de la Métropole, s’est étonné de n’avoir pas été informé de l’alerte de juillet 2021. Vous avez remis le rapport en catastrophe, le jour du dernier conseil métropolitain, le 31 mai dernier, 3 ans après.
Vous comprendrez que face à une grave interrogation de santé publique, cet amateurisme soit particulièrement inquiétant pour les grenoblois.
Des enfants se baignent dans le bassin de Villeneuve, des employés municipaux arrosent les espaces publics, les particuliers arrosent leurs jardins. Quelles sont les conséquences ? Quels sont les risques ? Vous êtes incapables de leur répondre.
Les grenoblois doivent savoir que ce sujet crucial est l’objet d’une effroyable polémique entre la majorité grenobloise et la majorité métropolitaine à laquelle elle appartient. Un Vice-Président de la Métropole, Pierre Verri, a déclaré que « nous sommes informés, il ne s’est rien passé depuis deux ans, des milliers de personnes utilisent cette eau, ne rien faire serait criminel« .
Un élu, Laurent Thoviste, a décrit le conseil de l’eau comme “une chambre d’enregistrement des monologues de son membre Raymond Avrillier”.
Dans les multiples échanges incendiaires de lettres entre Christophe Ferrari et Anne-Sophie Olmos, cette dernière reconnaît la gravité des pollutions mais conteste tout danger pour la population.
Traiter ainsi un dossier de ce type est une honte pour des élus. Que vous ne soyez pas capables de dépasser vos oppositions pour traiter sereinement et rapidement ces questions d’information des populations sur la pollution de la nappe, les dangers, les mesures de protection éventuelles à prendre est une honte en effet.
Vous en dessaisir puisque vous avez fauté et n’avez pas su le traiter, afin de l’étendre au territoire métropolitain comme il est logique, puisque la nappe circule sous plusieurs communes évidemment, est une question de bon sens, qui semble vous faire défaut dans la plupart des dossiers.
Si vous refusez d’étendre la compétence de l’eau à la Métropole, nous avertissons les grenoblois que l’opacité va continuer sur cette affaire qui ne pourra pas être traitée à la bonne échelle et votre responsabilité sera engagée car vos plaintes formelles posées pour dégager votre responsabilité sans rien résoudre, sont intervenues bien longtemps après que vous ayez été directement informés de la pollution.
Nous appelons les élus à ne pas vous suivre dans cette position extrême et d’extraire ce dossier de santé publique de votre lutte contre Christophe Ferrari en acceptant la compétence de l’eau à la Métropole permettant à la ville de Grenoble de participer à la recherche de solutions à l’échelle du territoire dans lequel il y a à la fois la source de la pollution et ses conséquences pour les populations.