Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs,
A la lecture de ce document, dont l’intérêt intellectuel n’est sans doute pas négligeable, mais dont la présence dans les premières délibérations fait que je me pose quelques questions : la première et sans doute la plus importante, dont je pense déjà avoir la réponse : en quoi cette enquête va-t-elle améliorer concrètement la vie quotidienne des Grenoblois ?
Je vois que 3 agents de la ville ont participé à cette commission… mais que 13 ont dû répondre à l’enquête… Ce document, de plus de 50 pages, a-t-il été rédigé par les 3 membres de la commission ? Il y a aussi deux chercheurs qui y ont participé… je doute qu’ils aient travaillé bénévolement… donc je me demande quel en est son coût total ?
Cette évaluation a porté sur des dispositifs éphémères, je cite :
– Le Comité de liaison Citoyen Covid créé pour discuter des sujets liés à la crise sanitaire, ça, discuter, vous savez faire !
– Les Ateliers citoyens de Redirection Ecologique dans lequel les propositions « pouvaient » alimenter les projets politiques des secteurs… pouvaient !
– L’Atelier de Projet Culture censé prendre en compte les préconisations des habitants dans le projet municipal lié aux cultures… Quand on voit ce qu’a donné ce projet, on peut croire que les habitants n’ont pas vraiment été écoutés…
– Les Conseils citoyens Politique de la ville qui devaient associer des habitants des quartiers prioritaires aux instances de pilotage du contrat de ville… Je ne sais pas s’ils ont été entendus ou s’ils ne sont pas venus, ce que je sais c’est que les habitants de Villeneuve ont lancé plusieurs pétitions contre des projets municipaux et que là, malgré un grand nombre de signatures, ils n’ont pas été entendus !
Je constate que l’analyse sociologique des personnes tirées au sort montre encore des disparités par rapport à ce que vous espériez avec une sur représentation de certaines catégories et une sous-représentation d’autres… Cela peut, sans doute, vous paraître surprenant, mais certaines personnes ont des priorités vitales qui ne leur permettent pas de passer des heures à blablater pour pas grand-chose et, bien sûr, ces personnes font souvent partie de catégories sociales les plus précaires…
Vous notez que la présence restreinte des personnes tirées au sort pose question sur « le poids et le rôle de ce type d’assemblée » voire amène certains à penser qu’ils sont instrumentalisés dans le cadre de ces politiques participatives…
Il est vrai que même les chercheurs émettent une hypothèse pour expliquer la faiblesse des effets des dispositifs participatifs, la décision publique consiste à affirmer qu’ils ne seraient que des outils de gouvernement au service des objectifs des décideurs, ou des outils de communication politique. Mais comment peuvent-ils donc avoir cette pensée, avec vous qui êtes si transparents et si sincères !!!
Vous n’avez pas choisi d’utiliser de méthode quantitative consistant à compter le nombre de décisions qui pourraient être attribuées à une proposition émanant de tel ou tel dispositif, mais plutôt une approche qualitative ! Bien sûr, sans chiffres, il est plus facile de s’auto-congratuler sur les résultats de ces dispositifs ! Les chiffres montreraient, à n’en pas douter, que les décisions n’émanent jamais de la base !
Vous écrivez d’ailleurs : « les dispositifs ayant recours au tirage au sort ne semblent donc pas produire de nouvelles décisions, et ne semblent pas non plus les modifier, mais renforcer certaines décisions en cours » Que dire de plus ! Si ce n’est peut-être que ces dispositifs, tels que vous les mettez en place ne servent pas à grand-chose, sinon à rien, et ne permettent pas aux citoyens de changer les choses… Comment dire, ils font l’effet d’un pétard mouillé… mais qui coûte cher aux contribuables grenoblois.
En conclusion, je dirai que ce type de rapport aurait très bien pu être un travail confié à des étudiants dans la cadre de leur formation et non occuper des agents de la ville et des élus qui feraient mieux d’occuper leur temps à résoudre les vrais difficultés des Grenoblois plutôt que de faire ce genre d’exposé qui, je le dis encore ne sert, sinon à rien du moins à pas grand-chose !
Je vous remercie.