Monsieur le Maire,
Chers Collègues,
Enfin, ce rapport retrouve un peu de pertinence et de clarté. Vous avez enfin recentré la majeure partie des actions sur l’objet du rapport qui est d’agir contre les inégalités entre les hommes et les femmes. Et non pas sur les autres formes de discrimination dont je ne nie pas l’existence mais qui doivent être traitées ailleurs que dans ce rapport.
Vous voyez, à force de répéter vous avez fini par m’entendre !
Sur les actions :
-assurer une meilleure présence des femmes dans les espaces publics et naturels.
C’est une bonne intention mais vos propositions sont hors sujet (à côté de la plaque).
Donner des noms de femmes aux rues et aux équipements municipaux c’est bien, la création d’une commission par la Maison de la Montagne qui a permis d’organiser une soirée film autour de la pratique féminine de la montagne qui a réuni 70 femmes, pourquoi pas !
Soyons sérieux, il y a d’autres actions à mettre en place pour une meilleure présence des femmes dans les espaces publics. Sécuriser l’espace public par exemple ! Il y a des rues, il y a des parcs où les femmes ne peuvent plus mettre les pieds, elles les contournent !
-lutter contre les stéréotypes genrés à tous les âges de la vie.
Effectivement il y a des stéréotypes infondés notamment sur notamment les couleurs fille-garçon, sur certains jouets, jeux vidéo…Mais attention de ne pas aller trop loin sur le sujet.
Il y a des réalités physiologiques entre les garçons et les filles qui font que les filles font les mêmes choix naturellement et idem pour les garçons.
« Pour être égaux, nous devons reconnaître nos différences » disait Audre Lorde, militante féministe afro américaine.
Quant à l’éducation de nos enfants, attention à ne pas transgresser nos droits. Le tronc commun c’est l’éducation nationale et l’autorité des parents. La collectivité n’est pas habilitée à transmettre une idéologie, une vision de la société. Il est même dangereux de le faire surtout dans les petites classes où l’enfant manque de maturité et peut ne pas comprendre pourquoi le discours de l’école ne correspond pas à celui de ses parents. Seuls les enseignants sont habilités à transmettre les codes, les outils qui permettent à chacun de se construire librement. L’action publique doit se cantonner à mettre à disposition des équipements pour toutes et tous. Des cours d’écoles aménagées aussi bien pour les filles que pour les garçons, des horaires pour la pratique sportive acceptables et surtout équitables entre les filles et les garçons…
-développer la pratique sportive des femmes et des filles
Au-delà de la développer, il faut surtout la protéger et lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Sensibiliser les personnels encadrants et les dirigeants de clubs sportifs à identifier une victime, c’est une chose mais informer clairement la population du risque pénal de toutes violences sexistes et sexuelles me parait plus efficace.
Vous reparlez d’égalité des droits avec l’organisation de conférences. Mais entre les hommes et les femmes nous sommes égaux devant la loi, nous avons les mêmes droits, nous sommes régis par les mêmes lois. Aucune loi n’exclue les femmes dans quelques domaines que ce soit. Ce sont dans les usages que le bât blesse ! Ce sont les comportements qui sont discriminants et qui doivent être condamnés.
Vous n’ignorez pas que dès l’adolescence, certaines jeunes filles sont tenues de porter des vêtements qui ne leur permettent plus de faire du sport. Le port d’un vêtement religieux éloigne les jeunes femmes de toutes activités sportives. Il est un frein à l’émancipation des femmes. C’est cela qu’il faut combattre.
-agir contre les violences faites aux femmes
C’est un domaine dans lequel beaucoup d’outils ont été mis en place : « demandez Angela », les boutons d’alerte, l’offre d’hébergements…
En revanche, les outils mis en place sont exclusivement tournés vers les femmes en termes de protection et de réparation et pas vers les hommes agresseurs. Rien n’est prévu sur cette approche qui est pourtant la cause des violences.
Une structure comme le CODASE travaille sur des actions réparatrices et de préventions de la récidive, des actions de prévention primaire seraient opportunes auprès des jeunes garçons.
Pour nous, ce rapport liste beaucoup d’intentions et peu d’actions concrètes.
Il faut persévérer !