Monsieur le Maire,
On peut s’interroger sur la sincérité et l’efficacité de votre engagement face aux violences sexistes dans le milieu sportif ou culturel, surtout quand on observe votre attitude face aux violences urbaines. Si, concernant les violences urbaines, vous soutenez ne rien pouvoir faire faute de moyens et de compétences, comment être certain que les actions contre les violences sexistes relèvent d’autre chose que de la communication?
Le contraste est frappant : d’un côté, vous vous engagez par des paroles et des annonces à promouvoir un environnement respectueux et sécurisé dans les infrastructures sportives et culturelles, en ciblant les violences sexistes par la sensibilisation et la formation. Mais d’un autre côté, face à la violence urbaine – qui affecte quotidiennement les citoyens de tous les quartiers – vous déclarez votre impuissance, soulignant que seule l’État peut intervenir efficacement.
Cette contradiction jette un doute sur la profondeur de votre engagement. Si vous affirmez être limité face aux violences urbaines, les habitants peuvent légitimement se demander si cet engagement contre les violences sexistes va réellement au-delà de belles paroles. Sans une volonté claire de prendre des mesures locales contre toutes les formes de violence qu’elles soient dans les rues ou dans les clubs sportifs, cet engagement peut paraître davantage symbolique que réellement axé sur des résultats tangibles.
Cette volonté, on ne la voit pas. Dans la partie qui concerne les femmes dans l’espace public, vous n’avez que deux actions à mettre en avant : la féminisation des noms de rues et la place de la femme dans les clubs de montagne. On croirait à une mauvaise blague tant vous êtes à des années lumières des enjeux.
Au-delà de vos incantations, nos concitoyennes font face à des problèmes que vos politiques publiques créent ou aggravent. J’ai par exemple en tête le témoignage de ce père de famille, quartier des Eaux-Claires, expliquant que sa fille de 19 ans n’ose pas rentrer tard le soir en raison du manque d’éclairage et met en place des stratégies d’évitement, sortant le moins possible, marchant rapidement en regardant sans cesse derrière elle.
Les citoyens attendent de voir des mesures concrètes, des résultats visibles, bref une vraie politique de sécurisation de l’espace public, et non simplement des engagements théoriques. On le doit à toutes ces femmes, nos mères, nos filles, qui n’osent plus sortir seules le soir à Grenoble, et nous en connaissons tous autour de nous.
Un véritable engagement nécessiterait de traiter les violences de manière cohérente, en travaillant autant que possible à sécuriser l’espace public, tout en assurant la sécurité dans les lieux de sport et de culture. Faute de quoi, ces annonces ne feront que renforcer l’impression que la municipalité préfère la communication à l’action, laissant les habitants et les habitantes en particulier sans réponse aux problèmes de sécurité et de bien-être qui les préoccupent au quotidien.