Nous nous trouvons à nouveau avec en numéro 1 une délibération-cadre incantatoire, inopérante comme nous en avons voté beaucoup qui n’ont rencontré aucune application concrète quand elles n’ont pas été totalement démentie par les faits, comme on l’a vu avec celle sur l’esplanade par exemple, définissant un calendrier qui n’a existé que dans vos têtes.
Il s’agit toujours de com’ et d’éviter de traiter les urgences des Grenoblois qui s’appellent la qualité des déplacements, la propreté de l’espace public, l’insécurité endémique, l’attractivité en berne de la ville.
Nous aimerions mieux parler du pourquoi vous installez les caméras à l’hôtel de ville pour lutter contre la violence et les agressions contre les agents, et pourquoi vous les refusez aux Grenoblois. On ne risque pas d’avoir une délibération-cadre sur ces questions ou sur la trajectoire financière de la ville et quelques autres.
Comme toujours avec vous, afin de vivre sur la peur, vous partez de faux postulats. Car en un siècle, au contraire de vos affirmations, l’agriculture mondiale a pu passer de 2 milliards à 8 milliards d’individus ayant accès à la nourriture, et si vos modèles malthusiens avaient été suivis, des millions et des millions de terriens mourraient de faim.
Les français bénéficient d’une des meilleures places au monde en matière d’espérance de vie à la naissance et nous sommes parmi les bons pour l’espérance de vie en bonne santé. Je ne pense pas que notre alimentation si décriée y soit totalement étrangère.
La révolte récente des agriculteurs a soulevé nombre de problématiques parmi lesquelles celles que vous soutenez et avez parfois réussi à imposer en France et à Bruxelles. Comme avec la peur du nucléaire sur laquelle vous avez régné des décennies avec le résultat catastrophique que l’on sait, vous avez réussi à handicaper suffisamment notre agriculture pour que d’exportateur mondial nous soyons devenus importateurs net de produits en 2023.
Vous chargez les agriculteurs de tous les maux, parmi les premiers responsables du réchauffement climatique, alors qu’ils sont d’abord les premiers nourriciers de l’humanité et ensuite les premiers jardiniers de notre paysage et les plus proches des animaux.
Vous n’avez jamais tenu compte de la concurrence en leur faisant imposer des normes qui ne sont pas appliquées par d’autres pays et on a retrouvé là cette écologie punitive, totalement déconnectée du réel. Vous avez voulu imposer la réduction des terres cultivables, leur mise en jachère, la réduction des pâturages, la création de normes pour les élevages qui signifient la mort des petits éleveurs qui faisaient la richesse et la diversité de nos campagnes, la mort de tous ces hommes en phase avec leurs animaux et la nature.
On en a marre de vos diktats, comme par exemple l’obligation de passer à 25 % de surfaces cultivées en bio alors que la filière est déjà en difficultés du fait des baisses de pouvoir d’achat. Les agriculteurs meurent de ces obligations, de ces contrôles et de ces normes imposés par des urbains nantis.
J’ai cru comprendre que le nouveau Premier Ministre avait rétabli l’impératif premier, à savoir celui de la souveraineté alimentaire. J’espère qu’il s’y tiendra car, malheureusement, l’absence de ligne claire a caractérisé la gestion des fondamentaux du pays jusque-là. Tout doit découler de cet objectif et tout doit se ranger derrière lui. Les autres impératifs ne doivent être pris en compte qu’à proportion qu’ils ne viennent pas contrevenir au premier.
On assure d’abord de quoi s’alimenter, ensuite on veille à ce que cette alimentation soit la plus saine et que sa production soit la moins impactante pour la planète.
C’est cela les fondamentaux d’une nation, d’un collectif national. Souveraineté culturelle, énergétique, de défense, financière, et souveraineté alimentaire. Chaque fois qu’on vous écoute on les oublie et la population trinque, en subit les conséquences.
Au passage nous sommes très choqués par le mépris que vous signifiez à toute la chaîne de distribution de l’aide alimentaire aux plus démunis, accusée de distribuer une nourriture de mauvaise qualité, de favoriser un marché et de bénéficier d’une fiscalité avantageuse pour laquelle beaucoup se sont battus. Mais pour qui vous prenez-vous ?
Sous prétexte que vous créez des droits fictifs, des droits que vous êtes incapables d’assurer, vous faites la leçon au monde, sachant que tous les systèmes coercitifs qui ont prétendu dans l’histoire gérer les campagnes par une économie administrée se sont soldées par des échecs cuisants, des famines qui ont tué des millions de personnes comme en URSS et en Chine au temps où vos prédécesseurs idéologiques brandissaient à Grenoble le petit livre de Mao sur la révolution déjà heureuse.
De notre côté, nous voulons rendre hommage au contraire à tous ces bénévoles qui organisent l’accès à l’alimentation dans des conditions difficiles, on le sait, puisqu’ils doivent aussi subir l’insécurité endémique qui pollue notre territoire comme on l’a vu avec le saccage des réserves du secours populaire ou des cambriolages d’Episol. Vous seriez plus utile en agissant contre l’insécurité qu’avec cette délibération-cadre.
L’innovation sociale ne nous fait pas peur. Nous avons mis en place à Grenoble le Revenu Minimum avant Michel Rocard et nous en avions les moyens. Mais ici il ne s’agit pas de mettre en place un nouvel accès immédiat à un droit que vous êtes dans l’incapacité de financer, mais des groupes de travail qui vont mobiliser du temps et de l’argent du fonctionnement municipal, ajouter une bureaucratie supplémentaire à une ville qui en meurt sans apporter aucun service supplémentaire aux Grenoblois.
En réalité, des « droits », vous en parlez sans cesse mais vous n’en apportez aucun. D’autant que les droits sans les devoirs ça ne veut rien dire : ça transforme le citoyen qu’il devrait être en consommateur d’un droit de tirage, comme au supermarché devant le rayon. On ne construit rien de collectif, on ne produit aucun sentiment d’appartenance en affichant ainsi un “commun” qui n’est qu’une somme d’individualités.
Ca ressemble finalement au Cairn, la monnaie locale qui ne fonctionne pas, tous ces dispositifs hors sol avec lesquels vous amusez la galerie pour éviter de rendre des comptes et de prendre des décisions sur ce dont vous êtes responsable.
Non, en février 2024, dans la situation financière de la ville, avec tous ces chantiers bloqués par les mafias qui envahissent la ville, alors que nos concitoyens attendent partout des réponses sur leur qualité de vie, leur espace public, leur sécurité, alors que les propriétaires ne peuvent pas faire face à la hausse d’impôts, non, la première délibération de la ville ne devrait pas être de mettre en place un groupe de travail sur un sujet qui n’est pas de sa compétence. Même pour occuper M. Back.
En matière alimentaire par exemple, au lieu de ces groupes de travail pourriez-vous assurer enfin l’inclusion de tous les élèves qui ont des allergies. J’en informe ce conseil, Eric Piolle a été saisi par des parents d’élèves dont les enfants sont exclus depuis 4 ans de la possibilité de manger à la cantine et de participer aux activités alimentaires parce qu’ils ont un PAI qui inclut des allergies. La municipalité n’est pas capable de s’adapter et les exclut même d’activités culinaires auxquelles ils pourraient participer.
Si vous traitiez les questions de votre compétence, y compris dans l’alimentaire, plutôt que de vous lancer dans ce type d’annonce, ne pensez-vous pas que la ville se porterait mieux ?
Nous aurions préféré aussi, par exemple, que la délibération numéro 1 soit une réponse à la lettre ouverte de l’Union des Habitants du Centre-Ville qui vous demande d’expliquer la cohérence des décisions actuellement prises sur la suppression de la bibliothèque du centre ville, les décisions sur la circulation cours Berriat, rue de Strasbourg, rue Hoche, sur l’îlot République et d’engager à la suite un débat.
Vous seriez dans votre rôle, dans votre responsabilité, dans votre mission. Cette délibération cadre démontre que vous vous y refusez, que vous les fuyez mais les Grenoblois en sont de moins en moins dupes et en supportent les douloureuses conséquences comme ces malheureux parents d’élèves auxquels nous apportons tout notre soutien et notre solidarité.