Monsieur le Maire,
Ce Conseil Municipal ne devrait pas se tenir. Il aurait dû être reporté alors que plane sur lui l’incertitude pour 37 millions d’euros de recettes sur lesquelles le tribunal administratif doit se prononcer. S’il décide de l’annuler une grande partie de ce que nous faisons aujourd’hui devra être revu.
Je prends l’exemple du contentieux avec le restaurant le 5 pour lequel vous poursuivez les actions en justice dans votre rendu acte. Voilà 500 000 € mobilisés en réserve dans une ville exsangue alors que selon les propos du gérant du 5, M. Pavy, rapportés par le “Dauphiné”, vous lui auriez dit en lui tapant dans le dos « mais comment on en est arrivé là ».
En poursuivant les procédures plutôt que de trouver très vite un arrangement vous dépensez inutilement des frais d’avocat et vous bloquez 500 000 € dans le budget.
Le contribuable paie aussi votre procédure à but de communication qui consiste à attaquer le plan préfectoral de protection de l’atmosphère. Ce sont des procédures sans effets concrets, longues et coûteuses qui ont pour seul objet de montrer une posture à votre électorat.
Je cite ces exemples pour expliquer aux Grenoblois que vous n’avez pris aucune mesure pour réduire la voilure et éviter que demain les mêmes causes produisent les mêmes effets. A savoir l’endettement et l’impôt. Avec ce fonctionnement, vous conduisez la ville à une nouvelle asphyxie financière.
Je l’explique aux Grenoblois parce que ces décisions sont celles que vous prenez seul, par délégation de pouvoir, sur lesquelles le Conseil Municipal ne peut pas voter. Il est juste informé de ce que vous décidez.
Ainsi vous décidez seul d’aller en appel, jusqu’en cassation parfois dans les conflits avec le personnel municipal comme on le voit dans les dossiers de la Régie RC2 qui gérait le Ciel et la Chaufferie, où il en coûtera 350 000 € à la ville, hors coût de la procédure et sans connaître encore le montant des dommages et intérêts. Chaque fois, vous privilégiez le conflit sur l’accord amiable.
Comme nous le voyons là dans ce rendu acte, où vous êtes condamné à payer 37 700 € de préjudice à une employée et vous faites appel. Le contribuable paie deux fois : la procédure puis la condamnation.
Pour des raisons d’humanité, car ces procédures sont très dures pour les personnes en cause qui se battent contre plus fort qu’elles, et pour des raisons budgétaires, ne pourriez-vous pas enfin privilégier les circuits courts aussi en matière de relation sociale et rechercher des accords ?
Juste là avec le 5, la régie RC2, cette employée municipale, nous avons de l’ordre de un million d’euros qui valsent, soit un quarante quatrième des 30 % d’impôts que vous imposez aux Grenoblois.
Je tiens à vous alerter parce que souvent les grenoblois demandent “où va l’argent ?” puisqu’ils ne voient pas leurs services s’améliorer. L’argent il va notamment là, dans cette gestion distante, conflictuelle que vous conduisez et dont votre rendu acte est un élément qui coûte cher aux Grenoblois.