Monsieur le Maire,

Cette délibération nous interpelle.

En commission, vous nous avez expliqué qu’il n’y a pas de projet actuellement défini pour ce terrain constitué d’une maison avec jardin. Pardonnez-moi, mais nous ne pouvons pas vous croire.

Avant de parvenir à trouver un accord amiable avec la propriétaire, vous comptiez préempter le bien. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une préemption ne peut s’exercer que si elle est justifiée par des motifs précis et circonstanciés.

En réalité nous pensons que vous avez bel et bien un projet en tête et ce n’est évidemment pas pour nous rassurer. 

Vous nous avez indiqué que vous étudiez différentes possibilités d’occupation mais vous n’avez voulu nous garantir qu’un immeuble ne pousserait pas en lieu et place de la maison. Notre crainte est d’assister à un énième projet de bétonisation, votre spécialité. 

J’attire votre attention sur le fait que l’avenue Léon Blum est un secteur particulièrement minéral, et que les maisons individuelles disparaissant les unes après les autres au profit d’immeubles n’arrangent rien à la qualité de vie du quartier et à la problématique des îlots de chaleur à Grenoble. 

Notre autre préoccupation, si vous tardez à faire quoi que ce soit pour la parcelle, est de voir le bâtiment devenir un lieu propice aux squats et occupations illicites. Vous ne nous ferez pas croire que vous êtes capable de les empêcher, alors qu’on comptait jusqu’à récemment un squat de 70 personnes dans la maison voisine du 57 avenue Léon Blum, et qu’un peu plus loin vous laissez prospérer un camp qui compte des dizaines de familles sur le parking du Clos d’Or.

Aussi je vous le redemande, en espérant une réponse alors que les Grenoblois nous écoutent cette fois : que comptez-vous faire de cette parcelle pour laquelle vous entendez mobiliser de l’ordre de 300 000 euros ?

Je vous remercie.