Monsieur le Maire,
Pas moins de 17 délibérations vont traiter de la série Netflix à la grenobloise, les petits meurtres entre amis. De l’ordre de 50 organismes vont voir leurs représentants de la ville changer. Des commissions entières vont être réélues afin d’éradiquer 7 élus du paysage public. Vous avez renvoyé l’essentiel de l’opération Napalm à la fin du Conseil afin que la presse et les Grenoblois soient couchés. Afin d’épargner les âmes sensibles de la vue du sang.
La salle du Conseil Municipal devient la nouvelle place de Grève, vous avez rétabli les exécutions publiques, l’humiliation publique. Car il y a une incontestable violence à être dégradé ainsi par ses amis politiques, par ses pairs, devant les Grenoblois qui ont voté pour eux.
Votre technique de disqualification de quiconque vous déplait n’épargne personne. On l’a vécu avec Guy Tuscher et Bernadette Richard-Finot qui ont eu droit à toutes les accusations, cela a été vécu en interne par Bruno de Lescure qui avait pourtant joué un rôle essentiel dans votre victoire de 2014 avec la pétition esplanade, éjecté même de l’ADES, et vos collaborateurs dont selon vos propres mots “vous vous êtes débarrassé” : Olivier Roustan au début, votre premier directeur de cabinet, jusqu’à Enzo Lesourt maintenant, votre principal collaborateur, en procès avec vous.
Anouche Agobian, Maxence Alloto, Hakim Sabri sont donc des traîtres, des renégats et ça doit se savoir. Quel crime de lèse Majesté ont -ils commis ? Ils ont seulement toussé quand vous avez annoncé augmenter les impôts de 30 % après avoir promis aux Grenoblois et j’imagine à votre liste de ne pas les augmenter. Pourtant ils l’ont voté la hausse d’impôts.
Cet éternuement valait il ce chaos politique qui réduit votre majorité municipale, vous affaiblit encore à la Métropole ? Valait-il que l’institution municipale dont vous êtes le représentant et le garant soit transformée en champ clos de vos règlements de comptes personnels ? Non bien sûr, dans un monde où la bienséance, le minimum de bienveillance et de tolérance au débat règne. Dans un monde où un homme ne prétend pas détenir seul toutes les vérités et régner sans partage ni échange.
Je voudrais vous dire à cet instant que dans l’opposition nous sommes fiers et honorés de ne pas appartenir à l’arc humaniste dont vous êtes le centre et la flèche. Il ne nous tente aucunement. Votre monde est un monde de brutes. Cette brutalité avec laquelle sont remerciés des années de militantisme et de loyauté nous révulse profondément. Effectivement, dans notre famille politique, l’engagement n’exclut pas l’amitié, l’humanité justement dans les rapports, compte tenu des années de générosité et d’action que nous n’effaçons pas d’un trait de plume et nous considérons même que lorsque l’un de nos compagnons est dans la difficulté, quelles qu’en soient les raisons, il y a un certain panache, une certaine grandeur à ne pas rejoindre la meute et aboyer avec les loups.
Cela nous est même arrivé pour des adversaires politiques parce que le respect du militantisme n’a pas de frontière et parce qu’un homme à terre est d’abord un homme à terre. Il a besoin d’une main.
On verra, Eric Piolle, suivant la décision de la Cour d’Appel vous concernant, si elle était un soupçon négative, si la sensibilité à l’égard de vous-même sera aussi exacerbée que celle dont vous faites preuve à l’égard de vos collaborateurs et de vos Adjoints. Si vous serez aussi brutal avec vous-même que vous l’êtes avec les autres. Vous savez ce qu’il en est de la guillotine pour ceux qui ont commencé à la faire fonctionner.
Nous n’avons rien de personnel à l’égard des Adjoints au Maire que vous bannissez et d’ailleurs nous pensons qu’ils étaient d’abord des exécutants fidèles.
Madame Agobian était chargée du secteur 3 et je veux croire pour elle – je suis plus généreux qu’elle à mon égard – qu’elle n’a disposé d’aucun moyen d’action pour ce territoire compte tenu du bilan. On sait ce qu’est devenu Mistral où même le service de propreté urbaine est attaqué, où vous avez fermé le Plateau, on sait ce qu’il en est au Lys Rouge devenu un Far West insupportable où il n’y aura bientôt plus d’habitants, et dans le secteur Libération le véritable stakhanovisme du bétonnage qui éradique tous les espaces de respiration.
L’Adjoint au Commerce, Maxence Alloto, aura jusqu’au bout répété les éléments de langage et on voit mal ce que vous pouvez lui reprocher à cet égard. Mais ces éléments se heurtent à la terrible réalité de la ville constatée de la caserne de Bonne à K’Store et par toutes les déclarations des commerçants eux-mêmes et des chiffres de la Chambre de commerce que nous reprenons dans notre question orale tout à l’heure. Maxence Alloto doit peut être être soulagé maintenant de ne pas avoir à défendre votre dernière trouvaille, augmenter de 600 % la note des commerçants du marché de Noël que vous allez présenter tout à l’heure dans le cadre de votre affection connue pour le commerce de proximité.
Quant à Hakim Sabri qui s’était impliqué dans le secteur du territoire que vous lui aviez confié, il avait démissionné avec discrétion de son poste d’Adjoint au Maire chargé des finances l’année dernière, en amont de l’augmentation d’impôts que vous alliez décider. Si on n’est pas d’accord, quand on est militant d’une famille politique depuis 25 ans, c’est la position la plus digne pour ne pas nuire à ses amis. Nous prenons acte qu’il en est fortement récompensé par le Maire qui démontre à nouveau combien il est une belle personne en matière de compréhension, de cordialité, de générosité, de gentillesse, d’indulgence et de sympathie.
Ces 17 délibérations démontrent que la majorité prend l’eau de toutes parts. Que son fonctionnement est réglé par le Bon Plaisir du Maire. Nous sommes convaincus que cette dérive personnelle et sectaire se terminera mal pour vous mais dans l’attente elle fait beaucoup souffrir Grenoble et les Grenoblois.